Jospin propose dans son rapport l'élection de 58 députés à la proportionnelle, sur les 577 qui composent l'Assemblée nationale, au nom d'une meilleure représentation du pluralisme politique. Cela permettrait d'avoir un élu avec 2 % des voix tout en ne remettant pas en cause la situation actuelle de domination de deux partis, l'un de droite et l'autre dit de gauche, qui alternent au pouvoir.

Le mode de scrutin qui permettrait de représenter au mieux l'opinion serait la proportionnelle intégrale à l'échelle nationale. Les différents courants politiques ayant un minimum d'existence pourraient au moins disposer d'une représentation en fonction de leur influence, et non par le jeu des diverses combinaisons, plus ou moins discutables, entre différentes formations.

Même dans ce cas, ce système n'assurerait pas une réelle représentation. Si on en reste à la situation actuelle en France, la représentation exclut une fraction non négligeable de la population laborieuse, puisque les immigrés ne disposent pas du droit de vote. Et si on en juge par les prises de position récentes des dirigeants socialistes, ils ne l'auront pas de sitôt, même dans les élections locales.

Enfin, même d'un simple point de vue démocratique, un scrutin proportionnel ne changerait pas grand-chose s'il ne s'accompagnait pas de la possibilité pour les électeurs de révoquer les élus qui failliraient à leurs engagements. Seule cette disposition permettrait à la population d'exercer un contrôle sur ses élus et de les remplacer le cas échéant.

Mais, pour mettre en place de telles règles démocratiques, il faudrait bien plus qu'une commission composée de vieux briscards issus de la corporation des politiciens professionnels.