Retraites complémentaires : Le Medef à l'attaque28/11/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/11/une2313.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Retraites complémentaires : Le Medef à l'attaque

Le Medef et les syndicats, qui gèrent paritairement les caisses de retraite complémentaire du privé -- l'Arrco pour tous les salariés et l'Agirc pour les cadres --, se sont rencontrés le 22 novembre. Il s'agissait de « trouver des solutions » à la perspective de faillite qui menace les deux caisses.

En effet, avec le nombre grandissant de chômeurs, les cotisations des salariés ne suffisent plus à financer les retraites complémentaires. En 2011, l'Agirc aurait perdu 1,7 milliard d'euros et l'Arrco 2 milliards. Certes, les deux caisses ont des réserves accumulées lors de périodes plus fastes, mais elles fondent et devraient être à plat entre 2016 et 2018 pour l'Agirc, et après 2020 pour l'Arrco.

Il faut donc trouver des milliards. Bien sûr, le patronat propose d'aller les chercher dans les poches des bénéficiaires, en diminuant les retraites. Le représentant du Medef a proposé, au choix, le gel des pensions pendant trois ans, ou alors leur indexation sur un taux inférieur d'un point à l'inflation. Il dit en attendre, dans l'un et l'autre cas, autour de quatre milliards d'économies d'ici 2017. Une ponction de 10 % des retraites pour tous ceux qui partiraient avant l'âge du taux plein, c'est-à-dire avant 65 ans puis progressivement 67 ans, a également été proposée pour un montant de 1,1 milliard.

La CGT a quitté la salle avant la fin de la réunion. Les « partenaires sociaux » doivent se revoir le mois prochain, et puis le mois d'après et chaque mois d'ici au printemps. Il faut trouver 6 à 10 milliards d'ici à 2017, disent-ils.

Une chose est certaine, les salariés ont payé leur retraite complémentaire. Si les réserves des caisses fondent, c'est parce que le chômage explose, parce que les plans de licenciements, les fermetures d'usines se multiplient. Et s'il en est ainsi c'est parce que, dans ce contexte de crise, le patronat a décidé de maintenir, voire d'augmenter si possible ses profits et les dividendes des actionnaires. Les milliards existent, mais dans leurs poches à eux. C'est là qu'il faut aller les récolter pour maintenir les retraites complémentaires.

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