La SNCF jongle avec les produits financiers09/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2319.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La SNCF jongle avec les produits financiers

Selon le journal Les Échos, la SNCF a décidé de « titriser » les subventions que doit lui verser le Syndicat des transports d'Ile-de-France (STIF), qui partage avec elle la gestion du réseau des trains de la région. Cela revient à emprunter sur les marchés financiers en échange de titres qui seront eux-mêmes garantis par de l'argent que la SNCF n'a pas encore, mais que le STIF doit lui verser lors des huit prochaines années, soit environ 1,02 milliard d'euros. Cette spéculation permettra à la SNCF d'encaisser immédiatement 772 millions d'euros.

Pour elle l'opération ne sera pas gratuite. Elle devra payer les intérêts versés aux investisseurs qui lui auront avancé l'argent. En outre, selon le syndicat Sud-rail, elle devra débourser 60 millions d'euros de commissions aux banques qui se chargent de l'aspect technique de l'opération, et six millions d'euros d'honoraires d'experts et d'avocats.

Pour la SNCF, l'opération a pour but de lui permettre de rembourser une partie de ses dettes et donc de réduire « comptablement » -- c'est-à-dire fictivement -- son endettement, qui se montait en juillet dernier à un peu plus de neuf milliards d'euros. Il s'agit de faire bonne figure aux yeux des agences de notation, alors que Standard & Poor's vient de placer la note du groupe SNCF « sous surveillance ».

Au bout du compte, l'endettement de la SNCF ne sera en rien diminué dans la réalité. Il sera même accru des intérêts versés aux banques et autres spéculateurs, qui seront les vrais gagnants de l'opération.

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