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- Lutte ouvrière n°2320
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Dans les entreprises
Lorient : Trois semaines de grève dans une étude notariale -- Les salariés sont passés aux actes
À l'étude notariale Brisset-Le Touze de Lorient, les conditions de travail, le non-respect des salariés et de leur convention collective ont provoqué un mouvement de grève, du jamais vu dans ce milieu. Il aura fallu plus de trois semaines de grève, du 17 décembre au 8 janvier, pour que la mandataire nommée par le tribunal de grande instance de Lorient daigne venir de Rennes dans les locaux de l'union locale CGT de Lorient, qui soutenait le mouvement, pour négocier un protocole de fin de grève.
Les grévistes n'ayant pu imposer le non-licenciement d'une salariée, ils ont choisi de s'en remettre aux Prud'hommes pour régler cette question, comptant que les nombreuses attestations en sa faveur permettront de réparer cette injustice. Lundi 7 janvier, la mandataire a fini par céder sur tous les points revendiqués en début de conflit concernant les qualifications, les augmentations de salaires, les congés dus, les frais kilométriques, le passage en CDI d'un CDD en grève ainsi que le paiement de la plupart des jours de grève. Mais les grévistes exigeaient aussi que la salariée licenciée bénéficie du même rappel de salaire depuis 2011 que ses camarades. La mandataire a alors claqué la porte et la grève a été reconduite le lendemain. Si bien que le procureur, responsable de la bonne marche des études notariales et le président du tribunal de grande instance sont intervenus pour que soit signé un protocole incluant tous les salariés sans discrimination.
Mercredi 9 janvier, c'est donc applaudis par quelques militants de l'union locale CGT, après des années de harcèlement, de discrimination, que les huit grévistes ont repris ensemble le travail, fiers d'avoir relevé la tête, et ce, même si l'annulation non obtenue du licenciement laisse un goût amer à cette victoire.
Plus rien ne sera comme avant, disaient les grévistes, et une heure après la reprise, les deux notaires ont pu s'en rendre compte. L'un d'eux a fait une réflexion à la standardiste, ce qui l'a mise à ce point hors d'elle que les pompiers ont dû intervenir pour l'évacuer. Du coup, ne voulant pas revivre les périodes de stress passées, ses camarades ont exercé leur droit de retrait, qui a été validé par l'inspecteur du travail.
Pour que le travail reprenne, un ancien officier de police judiciaire a été embauché, le temps du départ d'un des notaires, qui est un des responsables du climat insupportable à l'étude. Il a pour mission d'arrondir les angles. Mais c'est d'abord la grève qui a permis de changer les conditions de travail.