Goodyear – Amiens : Contre le projet de fermeture, la colère des travailleurs14/02/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/02/une2324.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Goodyear – Amiens : Contre le projet de fermeture, la colère des travailleurs

Le mardi 12 février, plusieurs centaines de travailleurs étaient venus d'Amiens pour manifester devant le siège de Goodyear-France à Rueil-Malmaison, lors du Comité central d'entreprise. Ils y étaient rejoints par des délégations d'autres entreprises menacées de fermeture et de licenciements comme PSA, Sanofi et ArcelorMittal. La direction y a confirmé son intention de licencier les 1 173 salariés d'Amiens. Avec les sous-traitants, ce serait plus de 2 000 salariés qui perdraient ainsi leur travail.

Arnaud Montebourg, le ministre du - bien mal nommé - Redressement productif avait prié la direction de Goodyear de « surseoir » au projet de fermeture dans l'espoir de trouver un repreneur. Mais la direction a préféré « surseoir » à la demande d'un ministre décidément sans volonté et sans pouvoir.

Montebourg souhaitait « que la CGT mette de l'eau dans son vin, que la direction mette du vin dans son eau et que Titan [l'éventuel repreneur d'une partie de l'usine] boive le vin et l'eau des deux », tout en ajoutant qu'il est « difficile d'amener à boire un âne qui n'a pas soif... » Mais qui est réellement l'âne dans cette histoire ? Le groupe Titan a officiellement décliné le breuvage de Montebourg, renonçant définitivement à racheter l'usine, et renvoyant le ministre à son écurie.

Mardi 12 février, la fermeture définitive a été confirmée par le directeur général de Goodyear-France, Henri Dumortier qui, il y a quelques jours encore, parlait de la nécessaire « relance du dialogue social », dénonçant la prétendue absence de volonté de discussion de la CGT présentée comme responsable des difficultés par son extrémisme. En fait, direction et ministre ont voulu diaboliser un syndicat qui refuse les licenciements. Pour eux, ce n'était plus des actionnaires assoiffés de profits qui condamnaient le site d'Amiens mais des salariés trop obtus et un syndicat rétif à tout dialogue.

Rappelons que la multinationale, qui affirme perdre de l'argent, a réalisé 22,8 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2011 et engrangé 183 millions de dollars de bénéfices en 2012. Largement de quoi maintenir tous les emplois !

C'est ce que lui rediront les ouvriers de l'usine appelés à une nouvelle journée de grève et de manifestation le 7 mars prochain.

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