PSA – La Janais – Rennes : Enfumage patronal14/02/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/02/une2324.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA – La Janais – Rennes : Enfumage patronal

Lundi 11 février, la Préfecture organisait une réunion « tripartite » (État, élus, patrons et syndicats de PSA) pour discuter de l'avenir des emplois alors que les patrons ont décidé d'en supprimer un sur quatre dans l'usine de Rennes.

Denis Martin, directeur industriel du groupe PSA, avait fait le déplacement. À part un atelier de rénovation de rames TGV concernant 70 emplois, il n'avait rien de précis à proposer. Il s'est quand même permis de prétendre qu'il espérait trouver 1 000 à 2 000 emplois dans le bâtiment, l'agro-alimentaire, l'outillage industriel ou le militaire... et il n'a pas oublié de demander aux collectivités locales d'épauler financièrement ces projets fumeux.

Ce monsieur parle beaucoup de futurs emplois qui n'existent pas, mais l'assemblage du futur modèle de voiture qui devait commencer en 2016... est retardé. Et la « revitalisation du site » dont parle PSA se traduit aujourd'hui par un bâtiment industriel vide à proximité de l'usine de montage, suite au départ du sous-traitant Vistéon il y a deux ans.

Quant à l'emploi, que ce soit dans l'agro-alimentaire, le bâtiment ou la sous-traitance automobile, il chute fortement depuis plusieurs mois au point que le département d'Ille-et-Vilaine connaît un des plus forts taux d'accroissement du chômage dans le pays.

Personne dans l'usine ne croit vraiment aux « pistes » proposées, mais le journal local, Ouest-France, n'a pas hésité à titrer, le lendemain de la réunion, sur les « nouvelles pistes de reconversion du site ». L'objectif de ce rituel de réunions est de calmer les inquiétudes avec le but de faire croire, autant et aussi longtemps que possible, que personne « ne restera au bord du chemin ».

Dans l'usine, le malaise est pesant et la direction craint qu'il ne se transforme en colère. Elle avait prévu de réorganiser la production en passant de 46 à 34 véhicules/heure. Paradoxalement, diminuer la production à PSA, cela veut dire plus de travail pour chaque ouvrier, l'effectif sur la ligne de montage étant réduit par le biais du chômage partiel... Consciente des tensions que cela peut provoquer, tout particulièrement dans le contexte actuel, la direction a préféré reporter son projet.

Cette crainte de la colère ouvrière était aussi perceptible à la préfecture, transformée par le préfet en camp retranché avec barrières cadenassées devant les portes et huit fourgons de CRS déguisés en robocop.

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