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- Lutte ouvrière n°2326
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Leur société
Le chômage monte en même temps que les profits
Mardi 26 février, pour le 21ème mois consécutif, les chiffres de l'emploi publiés par l'administration ont attesté une nouvelle hausse du chômage. Elle est de 1,4 % en un mois et il y aurait près de 3,2 millions de chômeurs de catégorie A, c'est-à-dire sans aucun travail, dans ce pays, soit 10,5 % de la population active. Si on ajoute ceux de catégorie B et C qui ont exercé une activité partielle le mois dernier et ceux des DOM, on arrive à cinq millions de demandeurs d'emploi inscrits. Et combien de travailleurs dégoûtés et sortis du système, combien de jeunes non recensés, combien de chômeurs transformés en allocataires du RSA ?
Le gouvernement n'a pourtant pas manqué de « communiquer » sur la question, fixant à la fin de l'année 2013 le début d'une « inversion de la courbe du chômage », sans qu'on sache d'ailleurs s'il entendait par là une baisse, ou seulement une hausse moins rapide.
Pour combattre le chômage, il faudrait commencer par arrêter de détruire des emplois. Or non seulement le gouvernement laisse le grand patronat en supprimer par dizaines de milliers, quand il ne le subventionne pas pour le faire, mais il continue lui-même d'en supprimer dans la fonction publique. Les 60 000 postes annoncés sur cinq ans dans l'éducation ne compenseront pas, et de loin, les suppressions dans les autres secteurs.
Les créations promises par le candidat Hollande consistent en quelques milliers d'emplois d'avenir et la signature de quelques contrats de génération. Même pas de quoi donner ne serait-ce qu'un espoir aux 150 000 jeunes qui arrivent sur le marché du travail chaque année.
À part cela, la seule mesure que le gouvernement Hollande-Ayrault ait prétendu prendre sur la question de l'emploi est l'accord sur la flexibilité et la compétitivité. Mais, loin de préserver les emplois, cet accord veut avant tout faciliter les licenciements.
Hollande, en visite au Salon de l'agriculture, n'en a pas moins redit que son objectif est de faire baisser le chômage, parlant cette fois-ci de 2014 et comptant sur un « retour de la croissance ». Mais, les docteurs en croissance étant fort pessimistes, lier croissance et emploi revient à préparer l'opinion publique à une hausse continue du chômage. La politique du gouvernement se borne en fait à habiller de chiffres officiels et de discours lénifiants la liberté entière laissée au grand patronat.