Kem One – Lyon : Grève et manifestation contre le prédateur Klesch06/03/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/03/une2327.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Kem One – Lyon : Grève et manifestation contre le prédateur Klesch

Vendredi 1er mars, plusieurs centaines de travailleurs de Kem One, venus en cars de Lavera, Fos-sur-Mer, Saint-Auban, Balan, Saint-Fons... ont manifesté devant le siège social à Lyon, soutenus par des travailleurs d'Arkema et Total. Leur patron, Gary Klesch, qui aurait dû être là, s'est finalement rétracté.

Le groupe Kem One est l'ex-pôle vinylique d'Arkema, cédé en juillet 2012 à l'investisseur Klesch, sous prétexte qu'il était moins rentable que d'autres secteurs. Dès l'annonce du projet de cession, en novembre 2011, les travailleurs se sont battus pour l'empêcher, car Klesch est bien connu pour ses rachats d'entreprises où il s'empresse de licencier, quand il ne les met pas en faillite. Arkema lui a quand même cédé ses activités vinyliques pour 1 euro symbolique, avec en plus une trésorerie de 99,5 millions d'euros.

La méfiance des travailleurs était justifiée. En sept mois, Klesch n'a rien investi de ce qu'il avait promis, et les millions dont il avait hérité se sont évaporés, avec des transferts de fonds compliqués et opaques, où Jersey et Malte apparaissent. De plus, il ne paye plus ses sous-traitants ni ses fournisseurs : Arkema, Total, GDF... Sa dette totale serait de plus de 110 millions d'euros. Les travailleurs craignent qu'il soit en train de leur préparer le même sort qu'aux chaussures Myrys ou à la fonderie Zalco, entre autres.

Les syndicats ont voté un droit d'alerte lors du comité central d'entreprise des 19-20 février et, avec les salariés, ils ont bien l'intention de ne pas se laisser faire. La CGT demande la nationalisation provisoire de Kem One, en attendant un repreneur crédible, et que Total et Arkema entrent dans le capital car elle les rend responsables de la situation actuelle.

Après la manifestation au siège de Kem One, les grévistes se sont rendus à un rassemblement devant l'usine Arkema de Pierre-Bénite, où les salariés ont débrayé pour les accueillir. Ces derniers se sentent d'autant plus concernés que les productions des deux groupes sont interdépendantes et que là aussi ils ont des problèmes avec leur patron.

Lundi 4 mars, Gary Klesch aurait porté plainte contre Arkema en demandant 310 millions de dommages et intérêts, s'estimant victime d'une fausse information sur l'état financier réel du pôle vinylique d'Arkema. On ne sait pas lequel est le plus voleur des deux mais, pour les travailleurs, l'important donc est de garder leur emploi. De nouvelles actions sont prévues jusqu'au CCE de fin mars.

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