Passages à niveau mortels : Les années passent... et peu de choses changent10/04/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/04/une2332.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Passages à niveau mortels : Les années passent... et peu de choses changent

Avec le début du procès de la catastrophe d'Allinges, en Haute-Savoie, survenue en 2008, la situation des passages à niveau est de nouveau à l'ordre du jour. Et de nouveau il est possible de constater que les choses ne changent que très lentement et qu'il reste encore bien des passages à niveau considérés comme « préoccupants » selon la formule officielle, sinon dangereux.

Sans parler de ceux qui n'entrent pas dans cette rubrique (comme celui d'Allinges avant l'accident), mais qui pourtant sont à risque. Aujourd'hui, il est toujours possible de franchir une voie ferrée alors qu'un train arrive à toute vitesse.

Le 2 juin 2008, à Allinges, un car scolaire était resté bloqué sur la voie ferrée alors qu'un train régional arrivait. Sept collégiens étaient tués, 25 blessés, un accompagnateur se donnait la mort 48 heures après, sans parler de tous les survivants qui sont restés traumatisés par le drame. En ce moment, sur le banc des prévenus sont assis les représentants de la SNCF et de RFF ainsi que le conducteur du car. SNCF et RFF nient toute responsabilité, alors que le plus révoltant est bien qu'il ait été possible d'engager un car sur un passage à niveau alors qu'un train était à l'approche.

Le plus criminel est qu'il ne soit pas fait tout le possible, et même l'impossible, pour qu'une telle situation ne puisse en aucun cas se produire... et se reproduire. Car, cinq ans après ce drame, d'autres accidents mortels ont encore eu lieu. Les statistiques de RFF, de l'État et des collectivités territoriales ont enregistré en 2012 cent collisions, qui ont fait 33 morts. Depuis quinze ans, l'amélioration ou la suppression des passages à niveau a été menée à pas de tortue : en 2012, après un investissement dérisoire de 25 millions d'euros, il en restait toujours 174 considérés comme dangereux (contre 450 en 1997) et donc potentiellement mortels.

La justice voudrait que l'on impose à RFF, à la SNCF et à l'État d'investir l'argent nécessaire pour interdire que de tels accidents se reproduisent. Mais cela, il n'en est évidemment pas question.

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