Chantier Les terrasses du port -- Marseille : Les patrons se moquent de la sécurité !08/05/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/05/une2336.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chantier Les terrasses du port -- Marseille : Les patrons se moquent de la sécurité !

Le prestigieux chantier dit Les terrasses du port, produit à Marseille par le groupe Hammerson, et dont le groupe Vinci est le maître d'oeuvre, doit avancer. Cet ensemble donnant sur la place de la Joliette, au bord des quais, tiendrait du centre commercial avec restaurant de luxe, et de la gare maritime pour les croisières. La publicité promet de représenter la « plus belle distraction shopping ». Mais à quel prix pour les ouvriers du bâtiment ?

Un ouvrier de 54 ans, qui travaillait pour une entreprise sous-traitante de Vinci, a vu l'échafaudage sur lequel il se tenait se replier sur lui. Il a chuté de près de dix mètres, et s'est cogné dans une trémie. Hospitalisé avec plusieurs fractures, il a été transporté à l'hôpital dans le coma. Actuellement, il se remet de ses blessures dans un centre spécialisé.

Après cet accident, l'entreprise s'est occupée à sa façon de la sécurité. Tous les ouvriers ont été mobilisés pour vérifier les échafaudages et surtout pour ajouter un logo avec le nom de ceux qui avaient monté l'échafaudage. Ainsi, en cas de problèmes, le responsable sera tout trouvé. Quant à l'accident qui s'est produit, la page est tournée. Le chef de chantier, l'équipe de direction qui ont fermé les yeux sur un montage défectueux ne seront pas inquiétés.

Pour aller encore plus vite ou par manque de matériel, les responsables du chantier regardent parfois ailleurs lorsque certains supports, comme les transversales, manquent.

Toujours sur ce chantier, un ouvrier intérimaire a été électrocuté pendant le coulage du béton. Sa vie n'est pas en danger mais il n'en reste pas moins qu'il a été lourdement choqué. Un autre ouvrier a reçu un étai très lourd sur la tête. Le casque l'a protégé mais il a été sonné.

Les accidents ne sont pas toujours déclarés. C'est le conducteur de travaux qui fait accompagner le blessé à l'hôpital ou à son domicile, et là on lui demande de rester chez lui tranquillement, en lui précisant qu'il sera payé mais que ce n'est pas la peine de perdre son temps à remplir des papiers pour déclarer ce qui s'est passé.

Tous ces accidents ne sont pas dus à la fatalité, au contraire. Pour livrer le chantier dans les temps, en 2014, il faut aller vite, travailler dans les pires conditions, laisser tomber les mesures de protection élémentaires qui prennent du temps et donc de l'argent. Les patrons sont âpres au gain et la sécurité des ouvriers n'est pas leur souci.

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