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- Lutte ouvrière n°2336
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Leur société
Logement : Le gouvernement trouve encore de l'argent... pour aider la spéculation
La nouveauté, selon la ministre du Logement Cécile Duflot, réside dans les contreparties « sociales » que les acquéreurs doivent respecter : plafond de ressources des locataires et modération des loyers. Cependant une étude de l'Observatoire des conjonctures économiques montre à quel point ces obligations sociales sont illusoires, alors que le cadeau, lui, est substantiel.
La presse économique avait déjà souligné les « améliorations majeures » du « Duflot » par rapport au cadeau fiscal en vigueur sous Sarkozy : le taux de réduction d'impôt atteint 18 %, contre 13 % précédemment. De plus, l'investisseur, qui ne pouvait réaliser qu'un seul achat par an, peut désormais en réaliser deux. Quant à ses obligations, elles prêtent à sourire. En effet le plafond de ressources des locataires est supérieur de 23 à 190 % à celui des logements sociaux. Et la limitation des loyers est mince, quand elle n'est pas carrément inexistante : dans les régions où la demande de logements est spécialement forte, le plafond de loyer exigé n'est inférieur que de 7 % à la moyenne des loyers du secteur privé pour un studio, et il est même supérieur de 7 % pour un F2. Or, à plusieurs reprises, la ministre du Logement avait annoncé que le plafond serait de 20 % inférieur au prix du marché de l'immobilier !
L'avantage fiscal accordé à ceux qui achètent un ou plusieurs appartements pour placer leur argent n'a donc pratiquement aucune retombée positive pour les locataires. En réalité, il est même très négatif, car il détourne l'argent public de la construction de logements à des loyers abordables, pour entretenir la spéculation sur la pénurie de logements.