PSA – Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) : Recul de la direction après un débrayage19/06/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/06/une2342.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA – Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) : Recul de la direction après un débrayage

Mardi 11 juin, près d'une centaine de travailleurs ont débrayé contre le projet de la direction d'imposer des samedis travaillés non payés en juin et juillet pour une partie de l'usine. Dans les secteurs concernés, la réponse était unanime : pas question, si on doit venir travailler en plus, il faut être payé.

Alors que la plupart des usines PSA annoncent des jours chômés, l'usine d'emboutissage de Saint-Ouen prévoit des heures supplémentaires. En fait, depuis quelques années, suite à la politique d'économies de Varin, les presses en fin de vie ne sont plus remplacées et celles qui tombent en panne tardent à être réparées, si bien que malgré la baisse des commandes la production ne peut être faite qu'en augmentant le temps de travail.

L'annonce de deux samedis travaillés pour le mois de mai, dont un non payé (placé dans des compteurs collectifs), avait déjà fait réagir une équipe de la Logistique. Mais c'est sa répétition pour les mois de juin et juillet qui a décidé les travailleurs des secteurs concernés à ne pas se laisser faire. Toute la semaine qui a suivi cette annonce, les discussions ont été nombreuses, des réunions ont permis de se compter, des liens se sont créés entre les secteurs. Des travailleurs ont demandé à la CGT d'appeler à débrayer, ce qui fut fait.

Les travailleurs des Presses, de la Logistique et de l'Outillage ont été nombreux à suivre l'appel : 55 grévistes sur la seule équipe du matin et 85 au moins à l'assemblée générale des deux équipes. Le jour même, la direction reculait en annulant toutes les heures supplémentaires du mois de juillet (obligatoires ou non), mais gardait l'obligation de venir travailler un des deux samedis supplémentaires de juin, l'autre étant payé. Cela n'a pas satisfait les grévistes, qui ont décidé de reconduire les débrayages pour le mercredi 12 juin.

Mais, les AG du mercredi ayant été moins nombreuses et bon nombre des ouvriers estimant que le recul de la direction était un succès, le mouvement a été suspendu.

Dans la foulée, la direction annonçait un nouveau calendrier, faisant planer la menace que, si le travail ne pouvait pas être fait, des productions partiraient à l'extérieur. Des tracts des syndicats FO et SIA reprenaient ce chantage à leur compte.

Dans plusieurs ateliers, des chefs qui exprimaient ces arguments se sont fait vertement prendre à partie. Comme l'ont dit certains, ce n'est pas avec des heures bloquées dans des compteurs qu'on paye le boulanger ou le chariot au supermarché !

Cette réaction, même limitée, montre que les ouvriers ne sont pas prêts à accepter de travailler plus pour être payés moins, ce que prépare pourtant PSA dans un accord de type « compétitivité » en cours de discussion avec les syndicats centraux.

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