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- Lutte ouvrière n°2348
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Leur société
Wissous (Essonne) : - Chasser les Roms... en les privant d'eau
À seulement quelques kilomètres de Paris, il existe des familles qui vivent dans des baraquements misérables, faits de tôles, de vieilles planches et de bâches plastifiées, et sans aucun équipement. Ni l'électricité, ni le gaz, pas même l'eau potable, ainsi se présente le camp des Roms de Wissous, dans l'Essonne.
À Wissous, tout est tenté pour se débarrasser des 150 personnes, dont une cinquantaine d'enfants, qui y survivent depuis un an. Le maire socialiste de la ville est décidé à les chasser de sa commune. « Si je pouvais accélérer l'expulsion de ce camp, je le ferais » a-t-il déclaré, alors qu'une décision de justice prévoit l'expulsion du camp de Wissous le 13 septembre. Il a déjà restreint les points de ravitaillement en eau, qu'il faut aller chercher désormais à l'unique borne à incendie encore en fonctionnement, à un kilomètre du campement.
Dans la banlieue de la capitale, qui peut croire qu'il n'est pas possible de trouver ne serait-ce qu'un espace de campement susceptible d'accueillir dans des conditions correctes une centaine de familles avec leurs enfants ? Et à l'échelle du pays, à qui fera-t-on croire qu'il n'est pas possible de loger correctement les quelque 20 000 Roms qui tentent de vivre en France ?
À l'unisson du gouvernement, le maire de Wissous explique que certains « estiment que l'on peut s'occuper des populations en situation illégale avant les autres. Pas moi ». Pourtant, il s'agit de populations qui font partie de l'Union européenne, même s'ils ne disposent pas de la liberté totale de circulation ou de travail. Périodiquement, sous l'autorité de Valls, des campements comme celui de Wissous sont détruits, leurs populations chassées... et condamnées à s'installer dans les mêmes conditions insalubres un peu plus loin. Une honte.