Après une première rencontre entre représentants israéliens et palestiniens à Washington à la fin du mois de juillet, une nouvelle entrevue a eu lieu mercredi 14 août à Jérusalem, qui doit être suivie par une autre à Jéricho en Cisjordanie, si le calendrier annoncé est respecté, et rien n'est moins sûr...

Cette reprise prétendue du « processus de paix » est due à l'activité diplomatique des États-Unis et du secrétaire d'État aux Affaires étrangères, John Kerry, qui s'est déplacé à plusieurs reprises dans la région ces derniers mois. Concédant un geste en direction des dirigeants palestiniens, le gouvernement israélien a libéré 26 prisonniers palestiniens. Au total, 104 détenus palestiniens et arabes israéliens arrêtés avant les accords d'Oslo de 1993 doivent être libérés progressivement. Cette condition posée par l'Autorité palestinienne n'engage pas beaucoup l'État israélien qui, d'après l'organisation israélienne B'Tselem, garde dans ses prisons plus de 5 000 Palestiniens.

Et surtout, dimanche 11 août, à quelques jours de la rencontre, le ministère du Logement israélien a annoncé le lancement d'un appel d'offres pour la construction d'un millier de logements dans les colonies de Cisjordanie et de Jérusalem-Est. Au total, plus de 600 000 Juifs, dont 250 000 à Jérusalem-Est, se sont établis dans ces territoires, ce qui empêche dans les faits toute possibilité de création d'un État palestinien viable.

Pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté sur les intentions du gouvernement israélien, le ministre du Logement, Uri Ariel, issu du parti nationaliste religieux Foyer juif, a déclaré : « Nous allons continuer de mettre des appartements sur le marché et de construire partout dans le pays. » Quant au dirigeant de ce même parti, ministre de l'Économie du gouvernement Netanyahou, il avait déclaré une semaine auparavant : « J'ai tué beaucoup d'Arabes dans ma vie. Et il n'y a aucun problème avec ça. »

Après l'annonce des nouvelles constructions de logements par le gouvernement israélien, une porte-parole de la diplomatie américaine a assuré que les États-Unis avaient fait part de leur « préoccupation » auprès de leur allié israélien... Autant dire qu'Israël peut tranquillement continuer de fouler aux pieds les droits des Palestiniens et que la paix n'est pas pour demain.