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Grèce : Situation catastrophique, ministre optimiste
Selon le Premier ministre, Antonis Samaras, « sur l'ensemble des fonctionnaires, nous en éloignons finalement 2 % et nous en recrutons d'autres à leur place alors que le nombre de chômeurs du secteur privé s'élève à 1,3 million. » Récemment, lors de la Foire internationale de Salonique, le même Samaras a tenu un discours optimiste : « Le plus difficile est derrière nous », a-t-il déclaré, en promettant quelques aides aux petits retraités et aux couches les plus pauvres de la population.
Il est peu probable qu'il ait convaincu beaucoup de monde. Le 11 septembre, la rentrée est prévue dans des conditions catastrophiques, avec au programme 4 600 mises en disponibilité, en particulier dans le secondaire et le supérieur. Les syndicats du secondaire ont appelé à cinq jours de grève à partir du 16 septembre. À Athènes, le recteur de l'Université s'estime incapable de travailler avec un personnel administratif qui devrait être réduit de plus du tiers. Les professeurs de l'Université et de l'École polytechnique ont décidé de fermer les deux établissements pour une semaine.
Dans les hôpitaux, la situation de l'emploi est catastrophique. 1 665 agents sont mis en disponibilité alors que 1 754 postes sont vacants. Le ministre a promis qu'il n'y aurait aucun licenciement, seulement des mutations, redoutées parce qu'imposées ; mais cela même reste à voir puisque le personnel a encore récemment manifesté contre des fermetures d'établissements hospitaliers.
Pour tous les travailleurs du privé, ou les chômeurs, sur la situation desquels Samaras fait mine de s'apitoyer, leur sort ne va pas s'améliorer si l'on en croit l'étude réalisée comme chaque année par l'Institut du travail, qui dépend de la confédération syndicale GSEE. Entre les baisses de salaire et les hausses d'impôts, le pouvoir d'achat des salariés a diminué de plus de 37 % les trois dernières années. Le taux de chômage devrait atteindre de 29 à 30 % vers la fin de l'année et 31,5 % en 2014, comme au début des années 60 marquées par une émigration massive.
Mais l'optimiste Premier ministre peut se vanter d'avoir « sauvé le système bancaire, à savoir l'épargne des particuliers » et d'avoir préparé l'avenir en donnant à la Grèce « l'un des systèmes bancaires les mieux protégés en Europe ». Les « épargnants » bien « particuliers », qui placent leurs économies en Suisse ou ailleurs, lui en sont sûrement reconnaissants.
Sylvie MARÉCHAL
Le gouvernement grec a lancé une campagne, relayée par la presse, contre les « faux diplômés de la fonction publique », ceux qu'on ne verrait pas souvent à leur poste ou qui sont entrés par protection.
Le ministre chargé de la Réforme administrative en question est Kyriakos Mitsotakis, lui-même et comme par hasard fils d'un ex-Premier ministre de droite. Mais de là à s'appliquer ses principes à lui-même...