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- Lutte ouvrière n°2354
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Sanofi – Romainville (Seine-Saint-Denis) : Les licencieurs proposaient... de faire la fête
La direction du CPR (Centre de production de Romainville), appartenant au groupe pharmaceutique Sanofi, classé troisième entreprise la plus profitable du CAC 40, souhaitait fêter la fermeture de ce site prévue pour la fin de l'année. Une vraie provocation pour les travailleurs encore présents qui s'apprêtaient à aller gâcher la fête. Finalement, la direction a préféré annuler.
Tandis que les bulldozers sont déjà à l'oeuvre, une centaine de travailleurs sont encore là pour terminer les dernières charges de vitamine B12.
Quand il n'est plus resté que cette unité de production de ce qui avait été un grand centre industriel de Seine-Saint-Denis comptant des milliers d'emplois avant la fermeture en 2000 de son centre de recherche, la direction a obligé les plus anciens à poursuivre la production jusqu'à la fermeture, leur refusant tout départ anticipé comme dans les plans de licenciements antérieurs. Et six plus jeunes restent à reclasser.
Pour poursuivre jusqu'au bout sa production au fur et à mesure des reclassements, la direction a fait appel à des travailleurs précaires, intérimaires ou CDD, venant souvent des autres usines du groupe et qu'elle ne veut pas embaucher en CDI, ce qui à terme va les condamner au chômage. Une partie d'entre eux l'a donc attaquée aux Prud'hommes. Lors des premières audiences, la direction a été condamnée, d'une part, à embaucher ceux dont les contrats sont encore en cours et, d'autre part, à payer des indemnités à ceux dont les contrats sont terminés.
Et voilà que ces exploiteurs voulaient organiser une fête invitant le personnel à « un moment chaleureux dans une ambiance de fête de village autour d'un buffet amical » et « d'un orchestre de jazz manouche ». La direction prétendait célébrer ainsi « ceux qui, par leur travail et leur engagement, ont donné vie à cette cité industrielle et scientifique », au moment où elle lui donnait le coup de grâce !
L'annonce a déclenché une véritable bronca. Puisque la direction voulait faire la fête, les travailleurs s'apprêtaient à la lui gâcher. La CGT et FO avaient diffusé un tract dans ce sens. Devant cette réaction, la direction a préféré annuler son « événement » trois jours avant la date prévue, en regrettant qu'il ait été perçu, « à tort » selon elle, comme « une provocation ».
Cette annulation, elle, a mis les travailleurs de bonne humeur...