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Leur société
Universités : Un déficit organisé par l'État
L'université de Montpellier est en effet en déficit pour la troisième année consécutive, la dotation de l'État étant inférieure de 3 millions d'euros à son budget de fonctionnement. Cette annonce s'inscrit dans un contexte de grandes difficultés pour de nombreuses universités françaises, difficultés qui ont principalement deux origines.
En 2008, Sarkozy avait fait voter une loi qui donnait leur « autonomie » aux universités. Sous couvert de « libertés » et de « responsabilités » accrues pour les universités, il s'agissait de faciliter le désengagement financier de l'État et de contraindre les établissements à trouver par eux-mêmes les ressources qui leur manquent ou, à défaut, de tailler dans leurs dépenses. Cette autonomie a été confirmée par le gouvernement PS, qui a adopté au printemps 2013 une loi similaire.
Dans le même temps, l'État a gelé ses dotations aux universités. Et le PS revenu au pouvoir les diminue. Or, même si les effectifs d'étudiants dans les universités sont stables – ce qui n'est pas toujours le cas –, les dépenses augmentent : hausse des prix des fournisseurs et augmentation de la masse salariale (ancienneté, promotions). Résultat : une vingtaine d'établissements, soit un quart du total, sont en déficit. Toutes les universités ont dû prélever sur leurs réserves et nombre d'entre elles ne remplacent plus les départs en retraite, suppriment des enseignements ou rognent sur les photocopies, sur les frais d'informatique ou sur l'entretien des locaux. Entre 2009 et 2013, 1 400 postes au moins n'ont pas été mis au concours. En raison de l'autonomie, ce n'est pas l'État qui formellement supprime ces emplois, ce sont les universités qui y sont acculées par la diète de l'argent public. Et le projet de loi de finances 2014 prévoit de nouvelles coupes.
Dans l'enseignement supérieur comme ailleurs, le gouvernement Hollande-Ayrault prolonge et aggrave l'austérité mise en place par le tandem Sarkozy-Fillon.