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- Lutte ouvrière n°2358
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Grèce : Quelle sortie de crise ?
Le projet de budget, présenté le 7 octobre, prévoit donc une augmentation des impôts, en particulier de la nouvelle taxe foncière, détestée par la population. La ponction supplémentaire se monterait, selon le journal Eleftherotypia, à 400 euros en moyenne par tête, pour 5,7 millions de contribuables. À la rubrique économies, il est aussi prévu de réduire les indemnités de chômage, les dépenses de santé et les pensions des retraités.
À part les banques, dont la situation s'est assainie à coups de renflouements et de suppressions de postes, on voit mal qui pourrait croire à la « sortie du tunnel ». Le quotidien des travailleurs grecs, c'est un salaire minimum à 500 euros et souvent bien inférieur, l'impossibilité de payer son loyer et la nécessité de rogner sur toutes les dépenses, y compris alimentaires. C'est aussi un taux de chômage à 27 % alors que, selon une enquête récente, le tiers des salariés en activité disent travailler plus longtemps qu'auparavant, en particulier dans le secteur privé mais aussi dans le public, ce qui explique le gain de 25 % de compétitivité dont se vante Stournaras.
Les récentes mesures de mise en disponibilité de milliers de fonctionnaires, pour huit mois avec 75 % du salaire, sont pour bon nombre d'entre eux l'antichambre du licenciement. La hausse du chômage est donc infiniment plus probable que sa baisse, prophétisée par le gouvernement, même si les 34 % de chômeurs à l'horizon 2016 évoqués par l'Institut du travail lié au syndicat GSEE sont invérifiables.
En Grèce comme ailleurs, la « sortie de crise » est à la mode. Mais, face à la réalité, ces propos sont une vraie provocation.