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Dans le monde
Qatar : Des dizaines d'ouvriers tués par l'exploitation
Ce sont pour la plupart des jeunes succombant à des crises cardiaques, suite au travail épuisant, ou victimes d'accidents du travail. Ces milliers d'ouvriers immigrés sont pour beaucoup employés pour la construction de stades et autres infrastructures de la Coupe du monde de football de 2022, en particulier à Lusail City, une ville sortie du sable de la banlieue de Doha où devrait être construit un stade de 90 000 places.
Au Qatar, 90 % de la main-d'oeuvre est immigrée, indienne, bangladaise et pour beaucoup népalaise. Ces travailleurs se voient confisquer leur passeport dès leur arrivée. Ils ne peuvent ni changer d'emploi, ni quitter le pays sans l'autorisation de l'entreprise qui les exploite. Ils sont souvent payés avec plusieurs mois de retard, pour les empêcher de fuir. Les conditions de travail expliquent qu'il y ait près d'un mort par jour. Les ouvriers travaillent souvent par des températures proches de 50° et sans avoir accès à l'eau potable.
La Fédération internationale de football, la Fifa, qui ne pouvait tout à fait ignorer la situation, s'est contentée de se déclarer « préoccupée ». Le comité d'organisation du Mondial 2022, quant à lui, a déclaré qu'il n'y avait « aucune excuse pour que les travailleurs soient traités ainsi, au Qatar ou ailleurs ». Mais ces prétendues préoccupations risquent fort de vite disparaître sous les 200 milliards de dollars d'investissements que le Qatar envisage de dépenser pour l'organisation des jeux, et dont les entreprises françaises, comme Bouygues qui aurait déjà remporté la construction d'un complexe immobilier de 1 milliard d'euros ou Vinci, comptent bien profiter. Sans parler des millions de dollars que nombre de clubs qui composent avec la Fifa espèrent recevoir comme retombées de cette coupe du monde au Qatar.