- Accueil
- Lutte ouvrière n°2361
- 150 ans de Solvay : Les actionnaires font la fête, les travailleurs se battent
Dans les entreprises
150 ans de Solvay : Les actionnaires font la fête, les travailleurs se battent
À Lyon, ville où le groupe a plusieurs sites ex-Rhodia, Solvay s'est payé huit pages de publicité dans la presse locale et organise un rassemblement de deux jours à la halle Tony-Garnier, une des plus grandes salles de la ville. Hommes politiques nationaux, élus de tous bords de la région Rhône-Alpes et du Grand Lyon, et industriels y sont invités.
Mais pendant que cette campagne de publicité affiche de ronflants slogans comme « La chimie, un secteur qui recrute », des travailleurs du site de Belle-Étoile à Saint-Fons débrayent deux heures par jour et par équipe depuis vingt-six jours contre la fusion de deux salles de contrôle. Cette fusion supprimerait 18 postes de travail : une économie d'un million par an. C'est une somme ridicule au regard des dix millions d'euros que coûtent les festivités d'anniversaire de Solvay et du milliard d'euros qui vient d'être dépensé dans le rachat d'une entreprise américaine spécialisée dans les produits d'extraction du gaz et du pétrole de schiste. Et Solvay dispose de deux milliards de liquidités en trésorerie.
Les suppressions de postes à Belle-Étoile détériorent grandement les conditions de travail de dizaines de salariés, et quand les conséquences sont devenues concrètes, la colère a éclaté. Malgré des pressions journalières de la haute maîtrise, les travailleurs continuent les débrayages. Ils refusent d'user leur santé au travail, de courir dans tous les sens et de voir sacrifier des emplois alors qu'il y a tant de jeunes qui en recherchent un.