Mercredi 30 octobre, 70 travailleurs de l'usine Aluminium Dunkerque, dont une partie avaient débrayé, se sont rassemblés devant la Communauté urbaine de Dunkerque pour faire se prononcer les responsables sur le choix de Rio Tinto de supprimer des emplois, de se désengager de l'aluminium en Europe, et sur l'avenir du site de Dunkerque.

Depuis des mois, la direction explique que l'usine doit être plus compétitive parce qu'elle doit renégocier, fin 2016, de nouveaux tarifs avec EDF, le prix de l'électricité représentant pour l'instant un quart du prix de l'aluminium. Mais c'est aux emplois qu'elle s'attaque.

Début octobre, la direction du site a décidé un plan de 2,5 millions d'euros d'économies d'ici à la fin de l'année. Il se traduit par un gel des embauches et une diminution de la maintenance des installations. Le gel des embauches et le non-remplacement des départs en retraite représentent déjà une trentaine d'emplois en moins. Et c'est sans compter la suppression des intérimaires et la diminution du recours aux entreprises sous-traitantes. Dans chaque équipe, on se retrouve déjà à un ou deux de moins. Cela alourdit les conditions de travail, empêche le remplacement des arrêts maladie et rend les prises de congés et de RTT plus compliquées. Dans le même temps, la production d'aluminium a atteint un record historique en septembre, avec 2,7 tonnes produites en moyenne par cuve et par jour.

Rio Tinto a pourtant réalisé 4 milliards de profits ces six derniers mois et réorganise ses activités en fonction de préoccupations financières et de la spéculation sur le prix des actions ou sur celui des matières premières.

Après s'être réunis plusieurs fois en assemblée générale, sous l'impulsion de la CGT, les travailleurs de l'usine de Dunkerque sont bien décidés à multiplier les actions pour ne pas laisser Rio Tinto Alcan sacrifier des emplois au nom des profits des actionnaires. Face aux attaques du patronat, il faut imposer de partager le travail en prenant sur les profits du groupe.