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- Lutte ouvrière n°2362
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Leur société
Non à l'écotaxe qui frappe à peine les gros mais surtout les petits ! Même l'écotaxe suspendue, certains capitalistes en profiteront
Les protestations en Bretagne ont permis de découvrir que derrière l'écotaxe se cache une véritable arnaque aux profits de capitalistes privés.
C'est une entreprise privée, Ecomouv, qui a été chargée de construire les portiques destinés à contrôler le passage des camions. C'est à elle qu'aurait dû revenir la perception de cette taxe. En échange, l'État devait lui verser une rétribution de 250 millions d'euros par an pendant 14 ans, soit 3,2 milliards en tout pour un investissement de 650 millions. Cela s'appelle se sucrer dans les grandes largeurs aux frais des contribuables.
La presse présente souvent ce groupe comme « italien ». Il s'agit en fait d'un consortium où l'on trouve effectivement une entreprise italienne, Autostrade, et la famille Benetton, mais aussi des capitalistes bien français – SFR, la SNCF ou Thalès.
Aujourd'hui, l'État voudrait permettre à des groupes privés de s'enrichir en percevant des taxes. Mais cette forme de taxation n'est pas nouvelle. Elle rappelle l'Ancien Régime avec ces fermiers généraux chargés de percevoir l'impôt et qui s'enrichissaient au passage.
Que l'État sous-traite la collecte d'un impôt à des groupes privés et pour cela leur verse un loyer exorbitant est déjà choquant, mais en plus, il était prévu qu'en cas d'abandon de cette taxe – ce qui pourrait être le cas aujourd'hui – , Ecomouv devrait alors être indemnisée... à hauteur d'un milliard d'euros !
Autrement dit, quel que soit son sort final l'écotaxe ne sera pas perdue pour tout le monde.