PSA, accord de compétitivité : Signé mais loin d'être appliqué08/11/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2362.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA, accord de compétitivité : Signé mais loin d'être appliqué

Jeudi 24 octobre, lors d'un comité central d'entreprise exceptionnel, la direction de PSA a obtenu devant toute la presse la signature de quatre syndicats à son accord de compétitivité. La direction veut grâce à cet accord faire 125 millions d'économies par an pendant trois ans sur le dos des travailleurs.

À la clef, il n'y a que des sacrifices pour les travailleurs : le gel des salaires en 2014 après celui de 2013, et peut-être pour 2015 et 2016, une mobilité forcée sous peine de licenciement, des samedis supplémentaires obligatoires non payés en fin de mois. La majoration de ces heures supplémentaires passe de 45 à 25 %. Il s'y ajoute la possibilité d'annoncer des dépassements d'horaire de travail le jour même, la suppression de la prime d'ancienneté au-delà de vingt ans.

Contrairement aux mensonges véhiculés, l'accord ne protège aucunement les emplois. La direction s'est donné comme objectif de faire baisser l'effectif dans les trois prochaines années. Hors caméra, la direction a entre autres annoncé que les remplaçantes des voitures C3 et 208 ne seront plus fabriquées à Poissy, ce qui remet en cause une partie de la production sur le site. Cela pourrait aboutir à la suppression de 1 500 emplois sur les 6 000 actuels. Quand la direction affirme qu'elle ne fermera aucun site en France, elle se réserve le droit de déménager des sites et d'imposer aux salariés de choisir entre suivre le déménagement de l'activité ou se faire licencier.

Après cela, la direction peut toujours s'engager à produire un million de véhicules en 2016 en France... si l'état du marché le permet, cela n'assure absolument rien en termes d'emplois. Au contraire même. Ces accords servent aux patrons à imposer des reculs aux travailleurs et à aggraver l'exploitation.

À PSA, les différentes journées d'action organisées dans le groupe, les multiples débrayages à Mulhouse, Sochaux, Vesoul ou Poissy, n'ont pas permis de faire reculer significativement PSA, mais ils ont empêché la direction de supprimer la prime de rentrée de 187 euros et de baisser la prime de nuit de 18 à 15 %. Et surtout ces actions communes à toutes les usines ont fait progresser l'idée que c'est à l'échelle du groupe que les travailleurs peuvent se défendre.

Alors, c'est une chose d'obtenir la signature d'un tel accord dans des bureaux feutrés, c'en est une autre de réussir à le faire appliquer dans les ateliers. Et sur ce terrain, les mobilisations qui ont eu lieu contre l'accord de la direction ont mis les travailleurs en meilleure position pour une future riposte.

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