Un lycéen ivoirien de 17 ans, Youssouf, est arrivé à Nanterre en 2011, rejoignant sa mère et ses deux soeurs. Craignant pour sa vie, il avait dû fuir son pays, plongé dans la guerre civile. Aujourd'hui, il vient d'être arrêté, a été conduit en centre de rétention et risque d'être expulsé d'un jour à l'autre.

En Côte d'Ivoire, il avait été arrêté par des miliciens, en compagnie de deux amis. Alors qu'il recevait des coups de machette dont il porte encore les cicatrices, ses amis furent tués sous ses yeux. À Nanterre, Youssouf a pu reprendre des études, préparer un CAP au lycée de Draveil, fort éloigné de son domicile. Il s'est accroché néanmoins et a fini par obtenir une place au lycée professionnel Paul-Langevin à Nanterre.

Mais entre-temps, Youssouf est devenu majeur. Aidé par ses enseignants, il a tenté de se faire régulariser mais la préfecture a refusé. Du coup, il est menacé d'expulsion.

Cette histoire, pas exceptionnelle, est intolérable. Un jeune sans papiers qui fuit la guerre devrait pouvoir être accueilli dans des conditions dignes. Les enseignants mobilisés ainsi que RESF (Réseau éducation sans frontières) exigent qu'aucun élève ne puisse être expulsé avant la fin de ses études puisque, conformément aux textes de loi, les établissements scolaires sont tenus d'accueillir les enfants, quels que soient leur statut et leur origine.