Élections de délégués à EDF : Nouveau recul de la CGT11/12/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/12/une2367.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Élections de délégués à EDF : Nouveau recul de la CGT

Les élections des délégués ont eu lieu le 22 novembre à EDF, ainsi que dans les entreprises issues de l'éclatement de l'ancienne EDF-GDF, à savoir ERDF, GDF-Suez, RTE, GRDF.

À EDF, le déclin de la CGT, entamé depuis plusieurs années, se poursuit, bien qu'elle demeure toujours le premier syndicat de l'entreprise en valeur relative. Elle a obtenu 37,5 % des voix, en perdant 4,5 %. Aux précédentes élections professionnelles, en 2010, elle avait déjà reculé d'autant, ce qui fait moins 9 % par rapport à 2007. À ERDF et RTE, la CGT obtient cependant de meilleurs résultats.

Sur l'ensemble du pays, la situation n'est pas uniforme. Il y a même quelques secteurs où la CGT se maintient, voire augmente, lorsqu'il existe localement une présence militante suffisante. Le syndicat qui progresse le plus, en contrepartie, est la CGC, ce qui s'explique en partie par l'embauche relativement importante de cadres. La progression de l'abstention (près de 6 % en moins) surtout parmi les jeunes nouveaux embauchés est à noter également.

La raison principale de ce recul de la CGT est l'attitude de la direction syndicale faite de conciliation continuelle avec la direction. Sa première importante capitulation date de 2003, lorsque la CGT a approuvé la liquidation du régime particulier des retraites en vigueur jusque-là et appelé à signer ce qu'elle qualifiait de « relevé de conclusions » pour éviter de parler d'accord. Devant le tollé assez général, la direction syndicale avait organisé un référendum dans lequel elle appelait, en même temps que la direction, à approuver ce fameux « relevé de conclusions ». La majorité des votants s'étant prononcé contre l'accord, la CGT avait alors changé son fusil d'épaule, mais il était trop tard : elle avait largement argumenté et démontré que dans cette affaire elle était du côté de la direction et du pouvoir. Elle en sortit déconsidérée.

À l'époque, la CGT représentait encore une force importante dans l'entreprise. Ainsi le 27 mai 2004 elle s'était montrée capable de mobiliser des dizaines de milliers de manifestants à Paris pour tenter de s'opposer à l'ouverture du capital de l'entreprise. Ce fut le point d'orgue de sa puissance. Depuis le déclin a été continuel.

Comme dans bien des entreprises, cette période a été marquée par l'attentisme fédéral et confédéral. Ici ou là, la CGT a accepté de signer des accords défavorables au personnel à propos du temps de travail. Il n'a fallu que quelques années pour que ce syndicat qui était au départ puissant, avec un fort taux de syndicalisation et une importante capacité de mobilisation, recule énormément.

Aujourd'hui la CGT a perdu beaucoup de militants. Rares sont ceux qui vont à la rencontre des jeunes embauchés. Ceux-ci se détournent du syndicalisme et s'abstiennent souvent aux élections.

Le refus d'organiser des luttes sérieuses, les compromissions avec la direction ne font pas que permettre un recul de la situation des travailleurs, ils entraînent en même temps le déclin syndical. C'est partout vrai, mais c'est particulièrement visible chez EDF.

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