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Leur société
Formations professionnelle : Les charmes discrets du paritarisme
Certes il n'y a pas que sur la formation professionnelle que la grande majorité des confédérations syndicales ont accepté de jouer le rôle de soutien des intérêts patronaux contre ceux qu'elles sont censées représenter, les travailleurs.
Ce qu'apprécient les bureaucraties syndicales à la tête des confédérations, c'est la possibilité de se voir offrir une collaboration étroite avec le patronat et l'État au travers des multiples « réunions d'élaboration », où rien ne se décide si ce n'est d'avaliser les décisions prises ailleurs par les vrais dirigeants, ceux du patronat. Mais la formation professionnelle offre encore quelque chose de plus.
La formation professionnelle est une des principales sources de financement de ce que les rapports officiels appellent pudiquement « le paritarisme », en clair la collaboration entre les syndicats patronaux et ouvriers. Ainsi en 2008 les syndicats patronaux et les cinq grandes confédérations syndicales se sont officiellement partagé 90 millions d'euros prélevés sur les fonds de la formation professionnelle. La part qui revient aux confédérations syndicales représente plus que l'ensemble des cotisations qu'elles perçoivent. Mais la gestion commune de plus de six milliards d'euros, centralisés dans de multiples fonds collecteurs des contributions à la formation professionnelle, permet d'autres avantages. Ainsi Chérèque, le dirigeant de la CFDT, reconnaissait qu'environ un millier de permanents CFDT étaient affectés à cela, ce qui fait quelques milliers de permanents au total pour toutes les confédérations qui sont financés par le biais de la formation professionnelle.
À cela il faudrait ajouter les organismes de formation amis que chaque syndicat associé à la gestion peut sponsoriser.
Bien sûr les dirigeants des confédérations syndicales pourront toujours répondre qu'il s'agit simplement de leur offrir des moyens de fonctionner. Sauf que cela participe à leur intégration toujours plus grande, y compris sur le plan de la dépendance matérielle, aux structures de la société capitaliste. Et dans les faits, de qui sont-ils le plus les défenseurs et porte-parole ? De leurs militants, de la classe travailleuse ou de l'État, des gouvernants et de la classe capitaliste et de son système, hors de qui ils ne voient pas de salut ?