À l'occasion des négociations annuelles obligatoires, des rassemblements de salariés se sont tenus sur plusieurs sites de L'Oréal, ainsi qu'à Clichy, le siège de l'entreprise, à l'appel de la CGT.

À Chevilly-Larue dans le Val-de-Marne, deux rassemblements ont eu lieu, les 6 et 13 février. Ceux qui se sont rassemblés étaient minoritaires, mais ils ont représenté l'opinion de la plus grande partie du personnel qui, dans les laboratoires et les bureaux, n'accepte pas la politique de la direction. Les embauches en CDI sont quasi nulles et les emplois en contrats précaires se succèdent chaque année, que ce soit en CDD, en intérim, en apprentissage ou en stage. Aucune annonce de création d'emplois n'a été faite. Quant aux salaires, ils stagnent. La direction prévoit 1,1 % d'augmentation générale au 1er mars, avec un maximum de 50 euros brut, alors que tout augmente : TVA, impôts, transport, nourriture...

Dans le même temps, les profits sont en hausse, avec près de 3 milliards d'euros fin 2013 (plus qu'en 2008, début de la crise) et les actionnaires prévoient une augmentation de 8,7 % de leurs dividendes !

Jean-Paul Agon, le PDG, s'est exprimé très clairement dans la presse : « Quand vous générez beaucoup de liquidités, la première chose à faire est d'augmenter vos dividendes. C'est la manière la plus logique et la plus naturelle d'employer vos liquidités et c'est ce que nous faisons. »

Mais toute cette richesse vient du travail des salariés de L'Oréal, pas du Monopoly boursier auquel jouent les Bettencourt et les actionnaires de Nestlé.

Ceux qui se sont manifestés sont peut-être minoritaires aujourd'hui, mais ils finiront bien par entraîner les hésitants, les écoeurés de la rapacité de la direction et des actionnaires.