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- Lutte ouvrière n°2379
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Leur société
Journée internationale de lutte des femmes : Petite liste des inégalités
Malgré plus d'un demi-siècle de conventions, de promesses et de lois, nationales et internationales, le salaire des femmes reste en France plus de 20 % inférieur à celui des hommes. Et cet écart s'est encore accru depuis le début du siècle. Pourtant les femmes réussissent en moyenne mieux leurs études et sont plus diplômées que les hommes.
La pension des femmes est en moyenne 40 % plus faible que celle d'un homme.
Moins les professions sont qualifiées, plus les femmes y sont nombreuses. Elles occupent 62 % des emplois non qualifiés. Et dans chaque niveau hiérarchique les salaires des femmes « collent » au niveau le plus bas.
Nombre de femmes occupent un emploi inférieur à leur qualification. D'ailleurs, plus on monte dans la hiérarchie, moins on trouve de femmes. Elles sont rarissimes à la tête des grands groupes. Comme si femme et pouvoir étaient des mots antagoniques.
Un imbécile le disait déjà chez Molière : « Du côté de la barbe est la toute-puissance. »
En France, 4,7 millions de femmes sont sous le seuil de pauvreté, contre 3,9 millions d'hommes. 1,4 million de femmes touchent le RSA, 1 million d'hommes. 80 % des bas salaires sont touchés par des femmes.
Là, curieusement, les femmes sont les championnes et représentent plus de 90 % des parents bénéficiant d'un congé parental. Cela vient surtout de ce que le père gagne en général plus que la mère, et qu'en plus l'indemnité pour congé parental n'est pas proportionnelle au salaire.
Les réactionnaires en concluent que l'amour maternel serait plus fort que l'amour paternel et que les femmes sont faites pour élever les enfants.
82 % des salariés à temps partiel sont des femmes. Le temps partiel touche 30 % des femmes au travail, contre moins de 5 % des hommes. Si certaines ont parfois choisi le temps partiel pour mieux pouvoir s'occuper des enfants, cela est devenu un système, où les employeurs ne proposent aux femmes que des contrats à temps partiel.
70 % des femmes ont aujourd'hui un travail. En 1975 elles n'étaient que 40 %. Mais c'est moins que les hommes, dont 75 % ont un travail.
Cela ne signifie pas que près d'un tiers des femmes se reposent. Celles qui n'ont pas d'emploi travaillent, mais uniquement à la maison. On pourrait aussi dire qu'un tiers des femmes n'ont qu'un travail, et que les deux tiers en ont deux.
En France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son mari ou compagnon. Elles étaient 148 en 2012. Et, comme l'a montré l'assassinat de Marie Trintignant, cela n'arrive pas que dans les milieux pauvres et incultes.
Quant aux autres violences inacceptables, comme les viols conjugaux, les coups et blessures, bien que tombant en principe sous le coup de la loi, ils sont très rarement punis.
Le nombre de ces centres se réduit de plus en plus, faute en particulier de subventions publiques. Quant aux directeurs d'hôpitaux qui cherchent plus de rentabilité, ils choisissent assez facilement de fermer ou de fusionner un service pratiquant des interruptions volontaires de grossesse, interventions peu rentables et peu valorisantes.
Résultat : il est de plus en plus difficile de trouver, et dans les temps, un centre pour pratiquer une IVG. Beaucoup doivent se rendre dans des pays où la législation est plus souple. Ce serait pourtant la moindre des choses de pouvoir choisir si et quand on veut avoir un enfant.
Cette négligence vis-à-vis des centres d'IVG n'est même pas la marque d'une plus grande attention portée aux maternités. Nombre de celles-ci ferment dans les villes moyennes, victimes de regroupements sur les grands centres hospitaliers.
Par ailleurs, l'État a décidé en 1987 de cesser de former des médecins gynéco-obstétriciens, spécialistes de la prévention et du suivi de toutes les maladies spécifiques aux femmes. Seules continuent les formations de chirurgiens obstétriciens. Malgré les protestations et en dépit de quelques bonnes paroles de ministres, cette spécialité médicale n'existe plus en France.