Jeudi 13 mars, plus d'une centaine de travailleurs étaient mobilisés devant les grilles d'Aluminium Dunkerque (AD), pour un débrayage de 10 h à 13 h. Une immense banderole était déployée : « Quel avenir après 2016 ? Les plans d'économies de Rio Tinto vont tuer l'usine ». Après, en assemblée générale, les moyens de s'organiser face aux mauvais coups du groupe ont été mis sur pied.

Il y a plusieurs mois, la direction a gelé les embauches, mis fin à des contrats d'intérimaires et réduit au minimum l'entretien de l'usine. Il s'agit d'un plan de 2,5 millions d'euros d'économies, pour une usine de 700 travailleurs. Les conséquences se font déjà sentir. Les conditions de sécurité se dégradent, avec moins de maintenance et des accidents récents qui auraient pu être catastrophiques, comme des poches qui craquent et des tonnes d'aluminium en fusion qui se répandent dans les sous-sols. La direction utilise comme argument ses craintes sur la future renégociation du contrat d'énergie avec EDF, à la fin de l'année 2016.

Cette stratégie ressemble beaucoup à celle imposée, il y a quelques années, à l'usine de Saint-Jean-de-Maurienne, qui a récemment été revendue. Elle s'ajoute aussi à la suppression de 80 emplois dans les usines de sa filiale Carbone Savoie, qui veut fermer l'usine de Lannemezan dans les Pyrénées. Les travailleurs n'ont aucune confiance dans la direction pour ce qui concerne l'avenir d'AD et des emplois.

Pourtant, le groupe Rio Tinto a annoncé des profits en hausse, atteignant plus de dix milliards de dollars pour 2013 (presque 100 000 euros de bénéfices par salarié du groupe). 3,5 milliards ont été obtenus grâce à ces plans d'économies et à une diminution de 4 000 postes.

Face à ce groupe, qui s'enrichit en détruisant les emplois, les travailleurs doivent se préparer à se défendre.