PSA Peugeot-Citroën, usine de Sochaux : Le retour de l'équipe de nuit19/03/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/03/une2381.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Peugeot-Citroën, usine de Sochaux : Le retour de l'équipe de nuit

À l'usine de Sochaux, pour produire 180 Peugeot 308 de plus par jour, dès le 2 juin prochain, le patron prévoit une demi-équipe de nuit avec 600 postes, dont 450 pourvus par des intérimaires. Les travailleurs ne sont pas dupes de cet effet d'annonce. Le patron veut produire 1 563 voitures par jour, mais en juillet 2013, avant l'arrêt de l'équipe de nuit précédente, 1 450 voitures étaient fabriquées par jour et l'usine comptait mille travailleurs de plus qu'aujourd'hui, dont 600 intérimaires !

Bien sûr, ceux qui, comme les anciens intérimaires de l'usine, recherchent encore un emploi y voient une occasion à saisir, même s'ils savent que ce n'est que pour quelques mois, et que le patron n'embauche plus depuis avril 2012.

La nuit, c'est fait pour dormir, et ceux qui font le sacrifice de travailler à ce moment le font pour essayer d'améliorer un peu le quotidien. Sauf qu'avec cette nouvelle équipe, le patron prévoit des conditions au rabais : pas de bus de l'usine pour le transport, 20 minutes de pause repas au lieu de 30, suppression d'une des deux pauses de dix minutes, travail à mi-cadence, c'est-à-dire tenir deux postes à la fois, suppression d'un vendredi de repos toutes les quatre semaines. Et, pour ceux de l'ancienne équipe de nuit qui travaillent en journée depuis septembre 2013, retravailler de nuit signifie perdre ses droits aux compensations de pertes de salaire qui restent à percevoir. Quant aux intérimaires, le patron suspend leur contrat pendant les congés et ils auront, pour tout salaire, uniquement les quelques jours de travail de fin août.

La famille Peugeot, comme les autres capitalistes, en veut toujours plus. Le travail est réparti en fonction de ses profits, c'est-à-dire au détriment de celles et ceux qui produisent les richesses et qui n'ont que leur paie pour vivre. L'ancienne voiture 308 Peugeot était produite dans les usines de Sochaux et Mulhouse : aujourd'hui des centaines d'emplois sont menacés à Mulhouse, où le patron veut arrêter une chaîne de montage l'an prochain ; mais à Sochaux, avec la demi-équipe de nuit, ce sera du travail en plus, avec beaucoup moins de bras pour le faire !

Contre la surexploitation des uns et le chômage pour les autres, il faudra imposer la répartition du travail entre tous, entre tous les sites et sans diminution de salaire.

Partager