Pour combattre le FN, combattre pour changer la société05/06/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/06/une2392.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pour combattre le FN, combattre pour changer la société

Jeudi 29 mai, des manifestations contre le Front national regroupant des milliers de jeunes, étudiants et surtout lycéens, ont eu lieu à Paris et dans plusieurs villes de province à l'appel des syndicats étudiants et lycéens UNEF, UNL et FIDL, et des organisations de jeunesse liées aux partis de gauche.

Beaucoup de jeunes, sincèrement choqués par le résultat du Front national aux élections européennes, ont ainsi tenu à marquer leur refus des idées de l'extrême droite, du racisme et de la xénophobie. Leur sentiment, légitime et généreux, était tout à leur honneur.

Mais, pour autant, ce n'est pas ce genre de manifestations qui permettront de faire reculer le Front national et ses idées. Les initiateurs de ces mobilisations voudraient le plus souvent limiter ce combat contre l'extrême droite à une défense des « valeurs républicaines », ces mêmes valeurs qui aujourd'hui servent de référence à des politiciens, allant de Copé, Fillon ou Guéant à Hollande ou Valls, dont la politique antiouvrière mais aussi les mesures xénophobes sont directement responsables de cette progression du FN.

Dans leur texte d'appel à manifester, les organisateurs des manifestations du 29 mai déclaraient que « combattre le Front national, c'est aussi répondre à l'urgence sociale, en affirmant notre opposition à l'austérité », tout en se contentant d'appeler à se rassembler pour créer une « dynamique populaire ». C'est en fait vouloir se servir de l'énergie de ceux qui voudraient lutter aujourd'hui contre le FN pour appuyer une nouvelle version de l'union de la gauche. On l'a vu avec Hollande aujourd'hui, avec Mitterrand et Jospin hier, une tel le politique conduit chaque fois à une impasse et les déceptions qu'elle suscite ne peuvent que favoriser encore l'extrême droite.

On ne peut combattre le FN qu'en s'attaquant aux inégalités, à la pauvreté, à la montée du chômage qui constituent le terreau sur lequel se développent les idées réactionnaires de l'extrême droite. Et pour cela il faut s'attaquer à ceux qui en sont responsables, les capitalistes et le gouvernement à leur service. Cela impl ique de mi l iter pour redonner aux travailleurs la confiance dans leur force pour retrouver le chemin des luttes, pour devenir à terme capables de prendre le pouvoir et de réorganiser l'économie de façon à satisfaire les besoins du plus grand nombre.

La révolte qu'éprouve aujourd'hui une partie de la jeunesse ne peut déboucher que si elle se met au service de ces perspectives de transformation sociale.

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