Nombre de documentaires et reportages sur l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche par le jeune militant nationaliste serbe Gavrilo Princip, le 28 juin 1914, ont évoqué la « responsabilité du nationalisme serbe » dans le déclenchement de la guerre. À cause du jeu des alliances, le geste du militant serbe aurait entraîné les grandes puissances à prendre parti les unes contre les autres.

Il est évident, pour tous ceux que la mauvaise foi n'étouffe pas, qu'en ce qui concerne la guerre, ses millions de morts et toutes ses dévastations, les grandes puissances capitalistes portent infiniment plus de responsabilité que cette petite région des Balkans qu'était la Serbie de l'époque.

Ce sont d'ailleurs les grandes puissances européennes et leurs rivalités à l'échelle mondiale qui ont attisé les différents nationalismes locaux dans la zone des Balkans, en cherchant à les utiliser comme relais de leurs intérêts dans la région.

Enfin, parler du « nationalisme serbe » comme responsable de la guerre de 1914-1918 est d'autant plus révoltant qu'il existait en Serbie, comme dans d'autres pays balkaniques, un parti socialiste internationaliste. Ce parti, malgré le « nationalisme serbe », sut dénoncer la barbarie de la guerre mondiale dès son déclenchement. On ne peut malheureusement pas en dire autant des partis socialistes français et allemand de l'époque.