Le gouvernement a décidé d'augmenter la redevance télévision, qui passera de 133 à 135 euros. En fait, cette redevance avait déjà augmenté de quatre euros en 2012, six en 2013 et de deux en 2014. Au total ce sont près de 3,5 milliards d'euros que payent 26 millions de foyers.

Piocher dans les poches des téléspectateurs est une vraie mine pour faire rentrer de l'argent, et tous les arguments sont bons. En 2004, lier la redevance à la taxe d'habitation avait permis d'assujettir des centaines de milliers de foyers modestes à la redevance. Son application en 2007, après un moratoire de trois ans, avait supprimé l'exonération dont bénéficiaient 800 000 personnes âgées de plus de 65 ans et non imposables.

En 2012 le gouvernement avait justifié l'augmentation par la suppression de la publicité à la télévision après 20 heures, qui faisait perdre des dizaines de millions d'euros à France Télévision. En 2014 le même type d'argument ressort, avec la baisse de la dotation de l'État à la télévision publique. En 2012 l'État versait 423 millions, en 2014, 292 millions et la ministre de la Culture annonce une dotation de... 29 millions d'euros en 2017. Alors, en augmentant la redevance cette année et toutes celles qui suivent, la ministre entend trouver les moyens de financer l'audiovisuel public.

On parle même maintenant de taxer les ordinateurs et les smartphones, sans parler des tablettes dont le marché explose. Il faut bien taxer les usagers pendant que les milliards non versés à la télévision publique serviront à subventionner industriels et financiers, mais pas à améliorer la qualité des programmes.