Une nouvelle fois le gouvernement fait mine de s'intéresser au pouvoir d'achat de ceux qu'il nomme les « foyers modestes » et qui sont en fait ceux qui, bien que travaillant souvent durement, n'arrivent cependant pas à joindre les deux bouts.

Le 17 septembre, le Premier ministre a donc annoncé la suppression, pour 2015, de la première tranche d'impôt sur le revenu, celle qui correspond à des revenus annuels compris entre 6 000 et 12 000 euros - notoirement insuffisants pour vivre décemment - mais qui sont cependant taxés à 5,5 %.

Combien seraient-ils à être concernés ? 6 millions de foyers selon le Premier ministre, 9 millions si on en croit le secrétaire d'État au Budget ? Même le chiffre des éventuels bénéficiaires n'est pas clair. Quant à savoir comment la mesure serait mise en place, là encore c'est le plus grand flou. Supprimer la première tranche purement et simplement entraînerait une baisse d'impôts pour tous les contribuables, y compris les plus aisés, ce dont le gouvernement dit ne pas vouloir. Alors Emmanuel Valls parle de « reprofilage » du barème et autres savants calculs.

Une chose est certaine, c'est beaucoup moins clair et moins net que quand il s'est agi d'offrir, par dizaines de milliards d'euros, des subventions au patronat, prétendument pour créer des emplois dont personne n'a vu l'ombre du premier.