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Dans le monde
Anniversaire macabre à Lampedusa
Cette année, au-delà de l'émotion des habitants de l'île, des militants associatifs et des proches des victimes présents, la cérémonie a permis à des politiciens, européens comme Martin Schulz, ou locaux, comme la ministre des Affaires extérieures Mogherini, de verser une larme de crocodile devant les caméras et d'assurer de leur « engagement » pour que cessent ces tragédies.
Mais, pour la seule année 2014, on compte déjà 3 000 morts dans d'autres naufrages. La maire de Lampedusa a profité de l'occasion pour dire que « ces morts ne sont pas les victimes de la mer, mais celles de nos lois et de notre politique », avant de réclamer qu'au lieu que l'île soit une frontière infranchissable où s'entassent les morts, elle puisse, avec la suppression des lois injustes sur l'immigration, devenir une porte ouverte sur l'Europe.
Inutile de dire que ce n'est pas la direction prise, ni par le gouvernement italien, ni par les autorités européennes. Leurs millions sont investis dans des programmes comme Frontex, dont le véritable objectif est de multiplier les patrouilles pour repousser les tentatives de débarquement.
Les victimes les plus récentes des filières d'immigration clandestine sont palestiniennes, syriennes, irakiennes. Ce sont des femmes, des hommes, des enfants qui fuient une situation de chaos et d'horreur alimentée par la politique des pays riches d'Occident. Ceux-là mêmes qui continuent à élever des barbelés et des murs pour interdire le passage aux réfugiés que crée leur politique.