Ebola : La passivité criminelle des grandes puissances08/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2410.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Ebola : La passivité criminelle des grandes puissances

Le 18 septembre, François Hollande annonçait que l'armée française allait installer « dans les jours qui viennent » un hôpital militaire en Guinée pour lutter contre l'épidémie d'Ebola. Il était même plus précis, promettant « d'associer des médecins militaires et la protection civile avec des moyens aériens ». Trois semaines après, non seulement cet hôpital n'a pas vu le jour, mais il s'avère que c'est la Croix-Rouge qui va devoir le prendre en charge.

Selon le porte-parole du gouvernement guinéen, citant les réponses des officiels français, « les ressources humaines manquaient, compte tenu du déploiement de l'armée dans d'autres pays ».

Du côté américain, le président Obama avait promis 3 000 soldats au Liberia. Ils arrivent péniblement et ne sont que 200 aujourd'hui. Le Pentagone a précisé que les soldats américains n'auraient pas de contact direct avec les malades d'Ebola, mais un rôle de soutien aux agences civiles luttant contre la maladie.

L'ONU, quant à elle, a créé une mission qui a commencé par installer son quartier général à Accra, la capitale du Ghana, à un millier de kilomètres de l'épidémie. Elle est censée assurer un rôle de coordination.

Pendant ce temps, sur le front de la maladie, le personnel médical des pays concernés et les membres d'organisations humanitaires comme Médecins sans frontières (MSF) luttent pratiquement seuls. Même des médecins du Liberia, de Guinée ou de Sierra Leone spécialistes de la maladie meurent, faute d'avoir pris, à cause du surmenage et de la fatigue, des mesures de protection qu'ils connaissent parfaitement. Médecins sans frontières a refusé un don de l'Australie, voulant affirmer par ce geste que c'est aux États de s'impliquer directement, en envoyant sur place du personnel, au lieu de sous-traiter la maladie aux organisations humanitaires désormais complètement débordées.

Les grandes puissances savent mobiliser rapidement des moyens considérables quand leurs intérêts impérialistes sont en jeu, comme aujourd'hui au Moyen-Orient, ou en Afrique pour la France. Mais face à Ebola, alors qu'il s'agirait de sauver des milliers de vies humaines, leurs dirigeants font preuve de l'inertie la plus monstrueuse.

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