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Leur société
Nanterre : La situation intenable faite aux Roms
Ces centaines de Roms, qui depuis le mois d'avril s'étaient réfugiés sur un terrain de la ville, avaient été expulsés fin juillet sans ménagement. Quinze cars de CRS, accompagnés de pelleteuses et de camions, avaient investi le bidonville, les familles ne pouvant rien emporter : matelas, papiers importants avaient été détruits sous leurs yeux. C'est le président de l'Epadesa (Établissement d'aménagement de la Défense et alentour) auquel appartient le terrain et qui est aussi le maire de Nanterre (Gauche citoyenne-Front de gauche) qui était à l'origine de cette demande d'expulsion.
Heureusement, il s'est trouvé des militants associatifs, des bénévoles, certains voisins pour se mobiliser et se constituer en comité de soutien. À la fin juin, une réunion d'information regroupant plus d'une centaine de personnes a été organisée et, depuis, trois manifestations ont eu lieu pour faire pression sur les pouvoirs publics.
Les Roms, comme d'autres migrants, fuient la misère et l'ostracisme qu'ils subissent dans leur pays d'origine. Les premiers responsables sont bien sûr cette société incapable de répondre aux besoins les plus élémentaires, tandis que le gouvernement utilise l'argent public à arroser le patronat. Mais il est pour le moins choquant de voir une municipalité qui s'affirme citoyenne, solidaire et pour tous, traiter les Roms en parias.
La municipalité de Nanterre se défend en arguant que l'État, le préfet, doivent prendre leurs responsabilités. Dans le département le plus riche de France, à côté des sièges sociaux des grands groupes du CAC 40, se recréent des bidonvilles et les autorités ont pour seule réponse d'envoyer la police. Pourtant les bureaux vides ne manquent pas qui pourraient être réquisitionnés et servir un mois dans l'immédiat à reloger une partie des familles.
Treize des familles Roms ont trouvé refuge sur un parking, sous un viaduc appartenant à Réseau ferré de France d'où elles s'attendent à être expulsées. Adultes et enfants se sont installés d'abord dans leur voiture puis, leurs voitures ayant été enlevées, dans des tentes fournies par des associations. Des vigiles surveillent les allées et venues. Grâce à la solidarité qui s'organise, plusieurs enfants sur la vingtaine présents ont été inscrits à l'école, des conteneurs à ordures enfin installés par la mairie.
Rien n'est réglé, l'hiver arrive, la solidarité doit continuer à s'exprimer contre les expulsions et pour le relogement de ces familles.