À partir du 1^er janvier prochain, il faudra payer beaucoup plus cher pour envoyer une lettre. Le prix du timbre rouge, pour un pli arrivant le lendemain, passera de 0,66 à 0,76 euro, soit 15 % de plus. Le timbre vert, pour une distribution le surlendemain, augmentera lui de 0,61 à 0,68 euro. C'est de loin la plus forte hausse enregistrée depuis une dizaine d'années. La Poste prend davantage de gants avec les entreprises, qui peuvent se passer d'elle. Leurs tarifs n'augmenteront que de 3 % maximum.

La direction de La Poste explique qu'il s'agit de financer ainsi la distribution du courrier six jours sur sept et de maintenir sa présence sur tout le territoire malgré la baisse du nombre de plis, due à la concurrence d'Internet. C'est de l'hypocrisie ! Car il ne se passe pas de semaine sans que des emplois soient supprimés d'un bout à l'autre du pays, rendant la distribution du courrier plus aléatoire et plus pénible pour les facteurs. Quant à sa présence, La Poste continue à se débarrasser de ses bureaux en les transmettant aux communes ou à des commerçants, non seulement dans les villages mais aussi dans les grandes villes et jusqu'à Paris.

Ce n'est pas la baisse du trafic, mais la recherche du profit maximum qui explique les hausses de tarif. Le directeur de La Poste, Philippe Wahl, a fixé comme objectif de dépasser le milliard d'euros de bénéfices en 2020. Il n'y a pas à chercher plus loin la raison des mesures qui matraquent les usagers comme les postiers.