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Leur société
Saint-Brieuc : Les agents des écoles en ont assez
Le personnel non enseignant paye au prix fort la mise en place des temps périscolaires prévus dans la loi. À Saint-Brieuc, cela se traduit par 45 minutes d'animation dans l'heure de midi, sans réels moyens supplémentaires. Tout le monde est mis à contribution pour encadrer les enfants. Ainsi, le personnel des cantines doit abandonner la vaisselle pour faire de l'animation... avant de retrouver les assiettes et les plats où les restes de nourriture ont eu le temps de bien sécher, rendant le nettoyage encore plus fastidieux. Le nettoyage des réfectoires et de la vaisselle ayant lieu vers 14 h, une partie des agents ne prend son repas de midi que vers 15 h.
De l'accueil des enfants à partir de 7 h 30 le matin, à l'appel du soir à 16 h 30, c'est la course en permanence. Ensuite, il faut assurer le nettoyage des locaux jusqu'à 19 h. C'est une journée bien longue et un stress permanent pour les 200 animateurs, employés de restauration et Atsem. Il n'est pas étonnant qu'après un mois à ce rythme le mécontentement s'exprime.
Si ce mouvement entraîne de la gêne pour les parents, ceux-ci comprennent bien la situation, et plusieurs participent à la mobilisation, comme le jeudi 9 octobre où ils étaient présents au rassemblement devant la mairie. De son côté, celle-ci n'a rien proposé d'autre que de faire le point dans quelques écoles en modifiant légèrement les horaires. Autant dire rien de sérieux, alors que les revendications portent sur l'allègement des journées, la titularisation des agents intérimaires, et surtout des embauches. Devant la persistance du mouvement et sa reconduite annoncée, la mairie a tenté, lundi 13, de mettre en place un service minimum avec quelques non-grévistes et du personnel à statut précaire. C'est en fait de la garderie et non de l'animation. Elle estime qu'ayant consacré un million d'euros à l'application de la réforme Peillon, elle ne peut pas faire plus.
Pour l'instant, les grévistes entendent ne rien lâcher et le mouvement doit se poursuivre jusqu'aux vacances avec le soutien du syndicat FO, la CGT et la CFDT s'étant opposées depuis le début à cette grève. Des témoignages d'agents d'autres communes montrent que les revendications des écoles de Saint-Brieuc correspondent à une réalité vécue par tous. Et le mouvement pourrait bien s'étendre, car le premier souci de la ministre de l'Éducation n'est pas « le bien de l'enfant » comme elle se plaît à le répéter, mais bien de faire des économies sur le dos du personnel.