Depuis l'affaire Thévenoud, on a appris qu'on pouvait être député, secrétaire d'État et être atteint de « phobie administrative » au point d'en oublier de payer impôts et loyer. On apprend maintenant qu'un autre député, Gilles Carrez, membre de l'UMP et président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, est en délicatesse avec les services du fisc.

Ceux-ci lui reprochent de ne pas avoir payé d'impôt sur la fortune depuis 2011 en ayant déclaré un abattement de 30 % - à savoir 150 000 euros - sur la valeur de sa résidence principale au Perreux. Or cet abattement est interdit, dès lors que cette résidence est possédée dans le cadre d'une SCI (société civile immobilière), ce qui est le cas de Carrez.

Carrez se dit prêt à payer l'impôt sur la fortune en réintégrant l'abattement de 30 % dans sa déclaration. « Ce n'est pas un drame », précise-t-il, et d'ajouter qu'il est « complètement de bonne foi » car il « ignorait complètement ce point ». Il a pourtant été rapporteur du budget pendant dix ans et a fait justement partie des députés ayant voté la suppression de cet abattement de 30 % dans le cadre d'une SCI.

Après les phobies de Thévenoud, il y a donc les oublis de Carrez, distrait au point d'oublier la loi qu'il a votée. À droite comme à gauche, c'est « faites ce que je dis, pas ce que je fais ».