Depuis l'annonce officielle en début d'année du passage en mono-flux pour la fin d'année, tout le monde s'attendait à des mauvais coups sur l'emploi. La direction de l'usine PSA Peugeot-Citroën de Poissy a choisi la veille d'une semaine de chômage forcé pour lancer ses premières attaques - qui ne seront pas les dernières - en espérant éviter des réactions immédiates des travailleurs.

Cela a commencé par la remise en mains propres d'un courrier personnalisé à chaque technicien, moniteur ou ouvrier professionnel. Il expliquait, en résumé, que la catégorie concernée est en sureffectif et qu'il faut se saisir de l'occasion offerte par le plan de départs permanent, issu de l'accord de compétitivité signé il y a un an, pour aller chercher du travail ailleurs.

Cela a fait beaucoup discuter, non seulement dans ces catégories de travailleurs qui ne sont pas habituées à ce que la direction leur parle aussi brutalement mais aussi au-delà. Pour un certain nombre d'ouvriers de fabrication, c'est la preuve que tout le monde est attaqué.

Dans la même semaine, la direction a annoncé la fin des équipes de VSD et de nuit du secteur de l'emboutissage, soit 98 emplois supprimés. Elle prétend avoir trouvé 43 reclassements en interne, ce qui reste à vérifier. Même si cela était le cas, c'est l'aveu qu'elle n'a pas de solution pour les 55 autres. Et tout le monde a dans la tête que la direction ne va pas tarder à s'attaquer au reste des équipes de nuit de l'usine.

De nombreux militants ouvriers défendent l'idée que c'est dès maintenant, au moment où les travailleurs sont les plus nombreux, qu'il faut organiser la mobilisation pour faire face au plan désastreux de la direction. Une idée qui fait lentement mais sûrement son chemin.