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- Lutte ouvrière n°2414
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SNCM, Marseille : Cauchemar en mer
Elle se dit en cessation de paiement car son actionnaire, Transdev, a réclamé le remboursement anticipé des quelque 120 millions d'euros qu'en tant qu'actionnaire il avait avancés à la compagnie. En outre, la Commission européenne réclame 205 millions d'euros parce que la SNCM a bénéficié d'aides publiques.
Or Transdev (66 % du capital de la SNCM) est détenu à égalité par Veolia et la Caisse des dépôts, c'est-à-dire l'État, qui participe de plus pour 25 % au capital de la SNCM. Veolia pour sa part veut récupérer sa mise et utiliser ces sommes pour des placements plus lucratifs, quelles qu'en soient les conséquences.
Le projet consisterait à liquider la compagnie pour la faire renaître sous une autre forme, aux mains d'un repreneur éventuel, débarrassée des dettes et, supposent les syndicats, des obligations en matière de droit du travail. Ce projet prévoit la suppression de 800 à 1 000 emplois sur les 2 030 actuels, dont 1 600 en CDI. Il atteindrait aussi les 1 100 travailleurs de la sous-traitance.
Il est probable d'ailleurs que cette nouvelle entreprise s'arrange pour ne pas respecter la législation française du travail concernant les marins, ainsi que le fait l'entreprise concurrente Corsica Ferries, dont les marins connaissent des conditions de travail bien plus dures et des salaires plus bas
Mais l'État accepte sans broncher les choix des capitalistes, alors qu'il est en position, ne serait-ce qu'en tant qu'actionnaire principal, d'empêcher ce naufrage.