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Leur société
Banques françaises : Paradis fiscal, quand tu les tiens !
Selon une étude publiée par des associations en lutte contre l'évasion fiscale, les grandes banques françaises restent massivement présentes dans les paradis fiscaux. Cette étude révèle qu'un tiers des filiales à l'étranger des cinq plus grandes banques françaises sont domiciliées dans des paradis fiscaux.
C'est le cas de 31 % des filiales de BNP Paribas et de 54 % des filiales du Crédit mutuel, mais cela concerne aussi le Crédit agricole, la Société générale, Natixis, etc. Le quart du chiffre d'affaires de ces banques échapperait ainsi au fisc français.
Ces banques placent largement en tête le Luxembourg, dont on vient d'apprendre qu'il s'y entendait fort bien pour négocier en catimini des contrats fiscaux allégés avec des centaines de multinationales. Mais les banques peuvent aussi se laisser séduire par la Belgique, les Pays-Bas, l'Irlande, la Suisse, Monaco, Hong Kong ou Singapour, etc., toutes domiciliations réputées pour la légèreté de leurs impôts.
Les rédacteurs de cette étude ont calculé la productivité des employés de ces banques. Un salarié de la Banque populaire-Caisse d'épargne serait treize fois plus productif en Irlande qu'en France. C'est évidemment un calcul aussi virtuel que l'activité que prétendent exercer ces banques dans ces paradis. Car, pour celles-ci comme pour d'autres groupes capitalistes, il s'agit d'une domiciliation fiscale et rien d'autre.
En septembre 2009, le président du moment, Sarkozy, s'était vanté : « Les paradis fiscaux, c'est fini. » Trois ans plus tard, une loi française était censée obliger les banques, et plus généralement les grands groupes capitalistes, à rendre publics leurs activités et leur niveau d'imposition. Et, depuis juin 2014, ces données sont censées être publiées une fois par an. Mais les banques ont du mal à s'exécuter. Curieusement, leurs activités dans des paradis fiscaux, Malte, Panama, Jersey, Guernesey, les îles Vierges ou Caïmans, restent encore assez floues ou imprécises. Quant à sortir des paradis fiscaux, au mieux cela traîne.
La situation serait bien différente si les employés des réseaux bancaires pouvaient librement dénoncer les cachotteries des grandes banques, le fameux secret bancaire...