En juillet 2013, le groupe Assa Abloy a fermé l'usine JPM de Moulins, spécialisée dans la forge et le travail des métaux, provoquant 160 licenciements. Maintenant qu'elle est vide, le groupe veut la vendre et, comme pour toute vente, une analyse des pollutions éventuelles a été effectuée. C'est là que les voisins qui habitent en contrebas de l'usine JPM ont constaté que leur maison était gravement polluée au trichloroéthylène et au perchloroéthylène.

Pour le trichlo, le haut conseil de la santé publique a fixé le seuil à deux microgrammes par mètre cube d'air. Or, dans la maison, les relevés sont de 8,12 micros dans le salon, 6,41 dans la chambre des enfants et 17,5 dans le garage. Pour le perchloroéthylène, le seuil est à 250 microgrammes, mais le salon affiche 1 991 microgrammes, la chambre des enfants 1 435, la cave 4 220 ! Ces solvants chlorés se retrouvent aussi dans la nappe d'eau souterraine, qui sert à arroser le potager.

Tous ceux qui ont travaillé à JPM savent que les bacs de trichlo étaient à l'air libre et qu'il n'y a eu une station d'épuration que quelques années avant la fermeture de l'atelier du traitement de surfaces. Encore a-t-il fallu la mort de centaines de poissons dans le cours d'eau derrière l'usine pour que la direction s'occupe du problème. Les poumons des travailleurs, quant à eux, avaient déjà été exposés depuis des années.

Pour l'instant, le groupe Assa Abloy a fait installer un extracteur d'air dans la maison mais il n'a toujours pas l'intention de la racheter. Un procès est en cours.

Même fermée, l'usine JPM continue de nuire en empoisonnant la vie de ses voisins.