Onze stagiaires envoyés par Pôle emploi au supermarché Leclerc de Fleury-Mérogis, dans l'Essonne, ont porté plainte pour, entre autres, « escroquerie, offre d'emploi fausse, travail dissimulé ».

Avant l'ouverture de ce nouveau supermarché, la direction avait proposé à des chômeurs d'effectuer un stage de formation de six semaines, payé par Pôle emploi, leur faisant miroiter une promesse d'embauche à la fin. En fait de stage, mis à part quelques heures de cours théoriques, ils étaient surtout employés à remplir les rayons et nettoyer le magasin... travaux ne nécessitant pas de formation particulière. Une fois le magasin ouvert et le prétendu stage terminé, la plupart d'entre eux avaient été renvoyés sous des prétextes aussi divers qu'incohérents.

Le magasin Leclerc de Fleury-Mérogis n'est pas le seul à avoir de telles pratiques. Des cas similaires ont été révélés dans d'autres magasins franchisés du groupe, ainsi que chez certains de leurs concurrents, à une moindre échelle toutefois.

Leclerc, comme les autres enseignes de la grande distribution, estime que le travail de ses salariés lui « coûte » toujours trop cher. Spécialiste des emplois à temps partiel qui ne permettent pas de vivre et des bas salaires en général, il a découvert une nouvelle source de revenus : embaucher des salariés, qualifiés de « stagiaires » pour l'occasion, sans les payer, puisque c'est Pôle emploi qui verse l'argent ! Si ce n'est pas du détournement de fonds publics, c'est en tout cas de l'assistanat... à un grand patron qui n'en a nul besoin.