Hôpital de Saumur : non au plan de performance18/03/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/03/2433.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les hôpitaux

Hôpital de Saumur : non au plan de performance

Tous les lundis, depuis le début du mois de février, des travailleurs de l’hôpital de Saumur se retrouvent à plusieurs dizaines devant l’entrée principale de l’établissement, entre 13 et 14 heures, pour protester contre les 23 suppressions de postes décidées par la direction. Le mouvement trouve un soutien grandissant auprès des habitants de la ville.

Le prétexte pour ces suppressions de postes que veut imposer l’ARS (l’Agence régionale de santé) est le déficit de l’hôpital. Il est lié, selon la direction, à une baisse du nombre des naissances en 2014. Au nom de ce déficit, surévalué pour les besoins de sa cause à un million d’euros, alors qu’on parle désormais de trois fois moins, la direction prévoit des coupes claires dans les effectifs : dix postes de moins au pôle mère-enfant et treize de moins dans les autres services. Elle appelle cela un plan de performance. Mais, pour les travailleurs de l’hôpital, c’est d’un plan social qu’il s’agit, un plan d’ailleurs déjà entamé en octobre 2014 avec quinze suppressions de postes.

Les résultats négatifs de la course à la rentabilité de l’hôpital sont déjà visibles. Du côté des patients, les fermetures de lits poussent à raccourcir les temps d’hospitalisation à tout prix, quitte à ce que des complications qui se produisent à domicile finissent par une ré-hospitalisation : galère pour le patient, mais tout bénéfice pour les comptes de l’établissement. Du côté du personnel, le sous-effectif permanent augmente la pression, le stress... et au final les arrêts maladie. L’intersyndicale CGT-CFDT-FO-Sud dénonce à juste titre ces restructurations néfastes, en soulignant que, les années où le nombre de naissances avait augmenté, la direction s’était bien gardée de calquer les effectifs sur cette hausse.

La direction, faisant mine de prendre en compte le mécontentement du service SSR2 (service de soins de suite et de réadaptation), lui a affecté de nouveaux salariés... en les prélevant ailleurs. Déshabiller Pierre pour habiller Paul, c’est tout ce qu’ils ont à proposer. Alors, face à ce jeu de chaises musicales insupportable, face au mépris de l’ARS et de la direction de l’hôpital, la résistance s’organise, à la maternité, en psychiatrie, en gériatrie, ainsi que dans les services techniques et administratifs.

Les rassemblements du lundi continuent, un rassemblement devant la mairie le vendredi 6 mars a réuni une centaine de personnes, et la pétition que les hospitaliers ont fait signer le lendemain sur le marché et les jours suivants dans leur entourage a déjà recueilli plus d’un millier de signatures. Pour refuser que les soins aux malades se dégradent, pour refuser que les travailleurs de la santé laissent leur santé au travail, le combat continue !

Partager