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Leur société
Agglomération lyonnaise : le préfet met les migrants à la rue
Plusieurs squats ont été évacués ces derniers jours dans l’agglomération lyonnaise suite à une décision du nouveau préfet de Lyon, qui a visiblement voulu marquer sa nomination par une politique de fermeté vis-à-vis des demandeurs d’asile et des sans-papiers.
Le 10 avril, la police a évacué un squat dans le quatrième arrondissement de Lyon, le long du Rhône. Le 14 avril, 115 personnes, Albanais et Kosovars venant déjà du démantèlement d’un autre lieu, mais aussi des Roms, ont été expulsées d’un immeuble et d’un terrain dans le 7e arrondissement de Lyon. Le 17 avril, ce fut le tour d’un bidonville, fait de baraques de fortune, le long du boulevard périphérique sur la commune de Bron, où logeaient 113 personnes, Roms pour la plupart.
Ainsi presque 400 personnes, des familles avec des enfants, ont été expulsées en quelques jours pour « raisons de sécurité » et « problèmes sanitaires déplorables », prétextes invoqués par la préfecture. Belle hypocrisie ! Évidemment, les conditions d’hébergement étaient totalement insalubres, les pouvoirs publics n’ayant mis à leur disposition ni eau potable ni sanitaires ni évacuation des déchets, alors que ces réfugiés étaient installés là depuis plusieurs mois.
Maintenant c’est encore pire, puisque ces personnes n’ont plus rien. Elles sont parties avec leurs quelques affaires dans les bras ou dans des valises. Tous, y compris les malades, les enfants, les bébés, sont jetés à la rue.
Les uns sont allés se réfugier sous un pont, au milieu de la circulation des voitures et des trams, d’où ils ont été chassés à nouveau par les CRS. D’autres ont été accueillis dans un local privé, puis dans un gymnase, mais pour quelques jours seulement.
Aucun relogement durable, aucune solution n’a été proposée. Ce n’est pas la première fois et ce sont bien souvent les mêmes familles qu’on retrouve d’un campement de fortune à l’autre, au fil des expulsions. Des enfants étaient scolarisés, ils ne le sont plus. Certains jeunes adultes avaient trouvé un emploi mais, expulsés à l’autre bout de l’agglomération, ils ne pourront plus s’y rendre.
Loger de façon décente 400 à 500 personnes, dans l’une des agglomérations les plus riches du pays, ne devrait poser aucun problème aux pouvoirs publics. En détruisant leurs abris précaires, les représentants du gouvernement veulent cacher la misère et montrer qu’ils défendent l’ordre et la propriété. Et dire qu’au même moment Valls prétend lutter contre la xénophobie et le racisme !