Contre la peine de mort : un combat loin d’être terminé28/04/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/05/2439.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Contre la peine de mort : un combat loin d’être terminé

L’Indonésie a exécuté en janvier six condamnés à mort, tandis que neuf autres, dont Serge Atlaoui, sont sous la menace de l’être à leur tour.

Cet artisan-soudeur originaire de Metz a toujours clamé son innocence depuis son arrestation en 2005 dans un laboratoire clandestin de production d’ecstasy, dans la banlieue de Jakarta, où il travaillait. Il nie avoir pris part à un quelconque trafic, expliquant avoir mis en place des machines industrielles dans ce qu’il croyait être une usine d’acrylique.

Même si les condamnés ne sont pas tous innocents de ce qu’on leur reproche, la peine de mort est barbare et condamnable. Elle n’évite ni le trafic, ni les crimes. Une exécution, en elle-même, est un crime de plus, même si ce crime est légal. 22 pays ont procédé à des exécutions en 2014. En tête se placent la Chine, l’Iran, l’Arabie saoudite, l’Irak et les États-Unis. Dans ce pays dit avancé, quelque 1 400 personnes ont été exécutées depuis la réintroduction de la peine de mort en 1976, dont 35 l’année dernière, et plus de 3 000 personnes croupissent dans les couloirs de la mort.

Si la peine de mort n’existe plus dans une centaine de pays, dont la France, où la dernière exécution remonte à 1977, le fait que l’abolition soit inscrite dans la Constitution n’exclut pas le risque d’un retour en arrière. Il ne manque pas de démagogues, à droite et à l’extrême droite, pour jouer sur les mêmes ressorts démagogiques que le chef d’État indonésien. Après l’attentat contre Charlie Hebdo, Marine Le Pen a réclamé la peine de mort pour les assassins. Elle profite du moindre prétexte pour rappeler que son parti a inscrit à son programme un référendum sur le sujet, ajoutant qu’à titre personnel elle est favorable à la peine de mort. Jeter en pâture au peuple l’exécution de criminels ou celles de personnes supposées en avoir le profil, c’est vouloir restaurer une pratique barbare.

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