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Leur société
Union sacrée de Valls à l’UMP et à Le Pen
On n’avait pas entendu Valls, il y a un mois, dans le chœur des politiciens versant des larmes de crocodile sur les 800 migrants noyés au large de la Libye. Son rôle à lui, c’est la démagogie anti-immigrés. Et quand aujourd’hui la Commission européenne propose des quotas de répartition des demandeurs d’asile, il refuse net, tout comme Sarkozy qui a déclaré : « Autant faire une immense affiche en écrivant : Venez plus nombreux encore. »
Valls s’est répété samedi 16 mai dans les Alpes-Maritimes, où un millier de migrants ont été refoulés entre le 11 et le 14 mai. Il a paradé au poste frontière de Saint-Louis, à la gare de Menton et au péage de La Turbie, accompagné du député-maire de Nice Estrosi et du député-président du conseil départemental Ciotti, deux politiciens UMP particulièrement réactionnaires.
La proposition de répartir les demandeurs d’asile entre les pays européens, en fonction de la richesse et de la population, semble de bon sens. Elle soulagerait l’Italie et la Grèce, où la quasi-totalité des migrants arrivent. Mais Valls ne veut rien savoir et ne s’intéresse qu’aux « réfugiés », ceux qui arrivent en situation régulière et dont une loi s’apprête d’ailleurs à réduire les chances d’obtenir un permis de séjour.
Selon Valls, ces réfugiés « doivent être répartis entre les États de façon équitable », et non en fonction de quotas. Car la France aurait déjà beaucoup fait depuis 2012 en accueillant 5 000 Syriens et 4 500 Irakiens. Quel effort : moins de 10 000 réfugiés, pour un pays de 67 millions d’habitants ! Et surtout, argument choc, la France fait beaucoup en combattant le terrorisme en Afrique et au Moyen-Orient. Belle logique : plus la France contribue à aggraver la situation des habitants au Mali et en Syrie moins elle doit en recevoir sur son territoire !
Pour les migrants, en situation irrégulière, Valls veut « créer un système européen de gardes-frontières » et « ensuite lutter sans relâche contre les filières criminelles de passeurs ». Comme si l’avidité des passeurs excusait l’inhumanité des pays riches et leur responsabilité dans la misère, les guerres et les dictatures qui chassent les migrants de leur pays. Car c’est bien les « efforts » de la France qui créent migrants et passeurs.
Valls et Sarkozy dénoncent à l’unisson le système des quotas. Valls veut des gardes-frontières partout. Sarkozy voit dans le droit d’asile « un système dont la fraude est devenue la règle », qui fonctionne « au détriment des Français qui travaillent et qui cotisent ». Tous deux ne savent que mettre des paroles sur la musique de Le Pen.
Il serait impossible aujourd’hui d’accueillir quelques milliers de migrants fuyant la misère et les guerres ? Mais quand, en 2008, c’étaient les banquiers, responsables de la crise, qui pleuraient misère, leur donner des centaines de milliards ne posait aucun problème ni à Sarkozy ni au PS.