- Accueil
- Lutte ouvrière n°2448
- Lens-Liévin : pompiers volontaires, non à la fermeture des centres
Dans les entreprises
Lens-Liévin : pompiers volontaires, non à la fermeture des centres
Depuis deux mois, les 150 pompiers volontaires des centres de première intervention (CPI), réunis depuis des années dans le Centre d’intervention des pompiers de l’agglomération Lens-Liévin (CIPALL) dans le Pas-de-Calais, sont en lutte.
Ces centres sont installés dans huit petites communes (Mazingarbe 7 600 habitants, Meurchin 3 700, Billy-Montigny 8 200,…). Les pompiers volontaires interviennent fréquemment – et gratuitement – par exemple pour supprimer les nids de guêpes, en cas d’inondations, quand il y a des effondrements chez les particuliers, pour aider la population lors des tempêtes ou de l’enneigement des routes, contre les animaux errants…
Le centre de Meurchin fait à lui seul en moyenne 350 interventions par an et il forme des jeunes sapeurs-pompiers volontaires de moins de 16 ans.
La communauté d’agglomération Lens-Liévin qui les finance veut économiser les 650 000 euros qu’ils coûtent par an. C’est son seul argument. Le service public rendu aux habitants, l’engagement des pompiers, tout cela c’était pour d’autres temps, quand il y avait de l’argent.
Les pompiers se sont mobilisés contre cette fermeture. La population apprécie ce service de proximité, 15 000 personnes ont signé des pétitions de protestation chez les commerçants et 30 000 sur Facebook. Lors des manifestations qu’ils ont organisées dans les villes concernées et à Lens, beaucoup ont témoigné de leur solidarité sur leur passage. Leurs slogans : « Touche pas à ma caserne ! », « Pompiers supprimés, interventions facturées ! », « Président menteur ! » étaient repris.
Lundi 29 juin, les élus de la communauté d’agglomération ont voté la suppression du CIPALL (53 voix pour, 31 contre, 9 abstentions) : ce sont les maires PS qui ont la majorité et qui ont donné le ton. Sylvain Robert, président de la CALL et maire PS de Lens, a parlé d’ « évolution du service rendu à la population » et non de suppression, comme Macron qui parle de modernisation pour démolir le Code du travail.
Les pompiers seront-ils repris par le Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS) ? Peut-être. Mais les élus ont osé affirmer que ça ne changerait rien, ce qui a suscité un grand chahut. Tout le monde sait qu’en cas de besoin, les pompiers volontaires sont sur place les premiers. Les élus se sont fait copieusement huer par les 150 personnes de l’assistance, dont de très nombreux pompiers, car c’est un mensonge : enlever un nid de guêpes par exemple sera sous-traité au privé, et il faudra payer 175 euros.
L’ambiance était très houleuse et bien des élus étaient dans leurs petits souliers, ils ont organisé un vote à bulletins secrets, car « ils avaient honte », comme disaient des pompiers présents et comme l’a repris le maire de Meurchin dans son intervention : « Ce que vous faites est une honte ! ». Les élus du PCF ont voté ouvertement contre, ainsi que les élus FN qui jouent aux défenseurs des intérêts de la population.
Voilà la situation créée par le gouvernement PS qui réduit la dotation globale des collectivités locales. Et les élus locaux du PS ou apparentés achèvent le sale travail en réduisant un service public de proximité et de plus, en le justifiant.